Critique

[À la télé ce soir] Il est minuit, Paris s’éveille

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Remarquable documentaire, malin, rythmé et nostalgique, Il est minuit, Paris s’éveille se promène pendant cent minutes d’un cabaret à l’autre de la rive gauche.

« Le cabaret, c’est mon conservatoire », disait Cara Vaucaire, la Dame Blanche de Saint-Germain-des-Prés. Le Tabou où Boris Vian fait sonner sa trompette, le Vieux Colombier, La Rose rouge, La Fontaine des Quatre saisons, L’Echelle de Jacob, L’Ecluse… Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, cafés, caves, arrières salles de brasserie, ateliers et commerces se transforment en cabarets. Durant un quart de siècle, plus de 200 petites scènes fleurissent à Paris. Barbara, Brel, Trenet, Ferré, Ferrat, Mouloudji, les frères Jacques, Gainsbourg ou encore le chanteur sous-titré (par Truffaut dans Tirez sur le pianiste vu le rythme effréné de ses calembours) Bobby Lapointe ont tous fait leurs armes sur ces petites scènes d’avant-garde. Remarquable documentaire, malin, rythmé et nostalgique, Il est minuit, Paris s’éveille se promène pendant cent minutes d’un cabaret à l’autre de la rive gauche. Images d’archives, extraits de films et interviews auxquelles se prêtent Gréco, le truculent Jean Rochefort, Pierre Perret, Paul Tourenne des Frères Jacques et bien d’autres encore, racontent l’âge d’or de la chanson française. L’incroyable effervescence. Brassens qui introduit le verbe libre et frondeur. Comme Aznavour qui ouvre la voie à ceux qui n’ont pas de voix ni de physique. Passionnant.

DOCUMENTAIRE D’YVES JEULAND. ****

Ce samedi 11 février à 22h35 suir Arte.

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