Samedi feelgood aux Nuits Bota

Lianne La Havas et Fránçois & the Atlas Mountains donnaient samedi au Botanique deux concerts chargés d’émotion.

Lianne La Havas

Samedi soir, elle concluait l’affiche féminine de l’Orangerie. Lianne La Havas n’a pas encore sorti son premier album (Is Your Love Big Enough? est prévu pour début juillet), mais on l’aime déjà. Notamment parce que son single No Room For Doubt est l’un des plus légers, des plus aériens, sortis ces derniers mois. Culottée, la jeune Londonienne (22) glisse d’ailleurs la jolie balade tristoune après seulement 5 minutes, seule sur scène, s’accompagnant d’une guitare qu’elle ne lâchera quasi jamais.

Sa musique? De la soul, pas mal de folk, des accents jazzy prononcés, quelque part entre Norah Jones et Feist. Lianne La Havas et sa musique, c’est une tasse de thé, un dimanche après-midi de printemps. Avec la demoiselle dans le rôle du sucre qui fond lentement, très lentement, dans la boisson chaude… Jolie, la métisse greco-jamaïcaine l’est effectivement comme un coeur, habillée d’une élégante robe noire, dessinée par Sandrina Fasoli, diplômée de la Cambre. Mais il y a autre chose. Un vrai talent d’abord -il saute aux oreilles- et l’assurance tranquille qui va avec. Une voix dont le voile évite que l’élégance de ses morceaux ne devienne par moment trop précieuse. Sur l’autre balade Lost & Found, elle en est même troublante d’émotion. D’autres titres comme Au Cinema ou Forget montrent encore que Lianne La Havas ne compte pas rester bloquée dans les tons pastel. Du coup, l’heure défile sans qu’on s’en aperçoive, marquée par le sourire et l’enthousiasme contagieux de la jeune femme. Le feelgood concert du week-end…

Fránçois & the Atlas Mountains

De François et ses montagnes de l’Atlas, on avait surtout en tête ses douceurs bucoliques, le chant un peu maniéré, sa pop indie rêveuse. Sur la scène de la Rotonde, la matière ouatée éclate cependant de partout. Le dernier album du Français exilé à Bristol, E Volo Love, accentuait ses accents afro. Samedi soir, en concert, ils ont carrément pris le commandement des opérations. Sorte de Ian Curtis queer, François Marry fait monter tout doucement la température, lui et sa petite troupe distillant progressivement un groove un peu fou-fou. C’est gai et enlevé, coloré mais pas flashy. Le genre de concert gentiment débridé qui ne peut donner la banane. Pressés par le temps, on a dû quitter avant l’heure. Mais on nous rapporte que le set s’est notamment terminé par une reprise du Sound of C des Confettis, en compagnie des Hoquets. Les Nuits ne font que commencer, mais on imagine difficilement assister encore à une combinaison plus joyeusement zarbi.

Laurent Hoebrechts

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