Critique

Le mystère musical coréen

© RTBF

Depuis trois ans, les musiciens sud-coréens représentent un quart des candidats au premier tour du concours musical international Reine Élisabeth, et en 2010, la moitié des finalistes étaient originaires du pays du matin calme.

LE MYSTÈRE MUSICAL CORÉEN, DOCUMENTAIRE DE THIERRY LOREAU ET PIERRE BARRÉ. ****
Ce vendredi 8 juin à 21h05 sur La Trois.

C’est une spécialité nationale, au même titre que les rouleaux de riz aux algues séchées: la musique classique. Autant les nageuses est-allemandes étaient jadis les reines des piscines, autant les auditoriums internationaux de prestiges sont aujourd’hui les terrains de jeu favoris des musiciens sud-coréens. Depuis trois ans, ils représentent un quart des candidats au premier tour du concours musical international Reine Élisabeth, et en 2010, la moitié des finalistes étaient originaires du pays du matin calme.

Pourquoi, comment? Les Coréens sont-ils davantage prédisposés que les autres à exceller en musique, à priser la compétition? Par quel mystère sont-ils si doués pour appréhender une culture artistique occidentale qui n’est pas la leur? Ce film de Thierry Loreau et Pierre Barré mène l’enquête, de Séoul à Munich, en passant bien évidemment par Bruxelles. Et dégage des éléments de réponses.

L’enseignement, d’abord. La Corée regorge d’écoles de musique prestigieuses, d’universités artistiques de haut vol, et met un soin tout particulier à recruter ses ouailles. Celles-ci sont très suivies, très entraînées -jusqu’à modifier leur musculature. La culture ensuite. Celle de l’effort, mais aussi d’une certaine forme de « rêve américain », héritée de l’indépendance du pays en 1945, tandis que son voisin du Nord a choisi lui une organisation de type soviétique. Le physique, peut-être, en tout cas pour le chant. La bouche coréenne aurait la forme idéale pour produire des sons harmonieux, tandis que la langue locale s’apparenterait beaucoup à l’Italien, star des pièces lyriques. Les saisons, enfin. Très marquées, parfois violentes, elles influenceraient le tempérament, l’humeur, les émotions.

Entre témoignages, portraits et interprétations musicales (au chant, au violon ou au piano), ce documentaire d’une grande finesse est une porte de sortie idéale pour un concours Reine Elisabeth parfois vénéré, souvent incompris du grand public.

Myriam Leroy

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