Critique

Paper Mario: Sticker Star

© Nintendo
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

ACTION RPG | Mario se joue aussi dans des pseudo-RPG en carton: Sticker Star démontre que la saga Paper Mario n’est pas prête pour la corbeille en papier.

ÉDITÉ PAR NINTENDO ET DÉVELOPPÉ PAR INTELLIGENT SYSTEM, ÂGE 3+, DISPONIBLE SUR NINTENDO 3DS. ****

Les trentenaires encore amoureux des illustrations parfois psychédéliques des Fantastickers de Panini adhéreront immédiatement à Paper Mario: Sticker Star. Non content de rendre hommage à la 2D dans un univers de cartons en relief, cet action RPG tapissé d’énigmes balance en effet des autocollants par centaines. Intelligent Systems renouvelle ainsi habilement son recyclage ponctuel des codes plateformers de Mario en version jeu de rôle. Illustrée par trois épisodes de Paper Mario en douze ans, cette démarche jubilatoire prouve de fait que Nintendo est loin d’avoir oublié la 2D de ses débuts.

Paper Mario: Sticker Star se plie littéralement en quatre pour dérouler un univers de cartons et de papiers collants d’une cohérence et d’une densité rares. Directement copié/collé de Mario, le scénario impliquant un Bowser semant le trouble à Décalbourg et au royaume Champignon n’empêche pas une traduction française réjouissante. Des dialogues ciselés qui, entre jeux de mots et sous-entendus adultes, ne débordent jamais de la case. Jouant souvent à fond la carte du non-sens, le studio à qui l’on doit également les délirants Warioware flirte parfois même avec les Monty Python.

Les bosquets, les cavernes et les maisonnettes cartonesques du jeu cachent ainsi des objets hyper réalistes en full 3D à « papiétiser ». Et donc à aplatir pour les placer dans un album indispensable. Ces corps étrangers et absurdes se collent ensuite sur certains éléments du décor pour débloquer des passages. Toute en puzzle game, cette approche demande par exemple de placer un ventilateur géant face à un moulin pour activer ses pales bloquant l’accès à une porte. Le titre monté sur ressorts ne joue toutefois pas que la carte du collage dadaïste. L’univers du plombier moustachu s’y décline en effet au fil de tableaux naïfs en carton-pâte.

Brico 2000

Les célèbres blocs en briques de Mario se disloquent en feuilles de papiers tourbillonnantes lorsqu’on les heurte. Une place publique se déroule comme un tapis d’où jaillissent des immeubles kawaii. Un chemin se dessine à la manière d’une languette détachable d’ouverture de paquet de biscuits. Little Big Planet n’était pas allé aussi loin dans le délire du bricolage do it yourself. Ne dépoussiérant guère les ressorts ludiques d’un Mario & Luigi, les combats au tour par tour ajoutent toutefois des autocollants à retrouver dans des cachettes parfois bien planquées.

Des stickers de fleurs, marteaux et autres chaussures servent respectivement à lancer des boules de feu, à écraser des ennemis ou à les piétiner. Déclinés dans des variables finaudes à n’utiliser qu’avec certains types de bad guys (toujours rondouillards), ces items (parmi beaucoup d’autres) peuvent même voir leurs dégâts boostés. Condition: bien driller ses réflexes lors des attaques. Malgré l’absence de points d’XP et d’autres fioritures propres aux RPG, Paper Mario: Sticker Star enchante. Un vrai carton pour 2013.

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