Les Ardentes J1: Sallie Ford escorte

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Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Rock’n’rolleuse primitive à la voix d’ancienne, Sallie Ford amène une petite touche de Bessie Smith et d’Ella Fitzgerald au festival liégeois. Jusqu’à éclipser Shearwater et à nous emmener vers le début de soirée.

On l’aimait bien Jonathan Meiburg quand il délaissait Okkervil River en 2006 pour nous livrer cette petite merveille de Palo Santo. Mais on ne se doutait pas alors qu’il allait aussi mal tourner. Parce que Shearwater aujourd’hui est un peu à la pop lyrique et épique ce que les Editors sont à Joy Division. Une pâle copie boursouflée. Un son massif qui lui ôte cette finesse qui lui allait si bien. Même la voix de Jonathan a méchamment perdu de sa superbe dans cette mascarade. Puisse-t-il retrouver les voies de la raison.

La raison, elle guide à vanter Sallie Ford et à foncer avec elle dans les fifties. La fille de Portland, Oregon, aime le rock’n’roll, le rockabilly, la raw soul… Une musique vintage plus convaincante sur scène que sur disque. Le quotidien de la jeunesse, les déboires sentimentaux, les jobs usants, les boulots frustrants… Apparemment, tout ça est dans les textes. Mais on retient surtout le timbre éraillé et vintage de la demoiselle en petite robe bariolée qui chante un peu comme Bessie Smith, Aretha Franklin ou Rachel Nagy des Detroit Cobras. Derrière elle, l’accompagne The Sound Outside, trois musicos qu’elle a trouvés dans son patelin, Wearville, de Caroline du Nord. Dans un monde qui tournerait un peu mieux, I Swear et Danger passeraient tous les jours à la radio. Sallie enchaînerait les plateaux de télé. Jouerait les premières places du top 50. En attendant, elle vit, respire et partage le rock dans son relatif anonymat… C’est déjà pas si mal.

http://www.sallieford.com

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