Au pays de Kyary Pamyu Pamyu

Stagiaire Le Vif

La jeune chanteuse japonaise a enflammé ses fans belges samedi au Vk*. Un concert coloré et plein de bonne humeur.

La file trépignant devant le Vk* en a étonné plus d’un samedi après-midi, à Molenbeek. 17 ans de moyenne d’âge, des cheveux roses, des ombrelles, des chaussures à plateforme, et pour couronner le tout, plusieurs médias japonais filmant tout ce petit monde. C’est que l’artiste qui se produisait ce jour-là est une fashionista venue d’Harajuku, le quartier stylé de Tokyo, où les jeunes se rassemblent pour parader dans des tenues invraisemblables. A l’été 2011, l’indescriptible PONPONPON et son clip saturé de couleur l’avait fait connaître des amateurs de pop japonaise du monde entier. Moins de deux ans plus tard, la voilà lancée dans son 100%KPP WORLD TOUR… qui commençait ici, à Molenbeek.

C’est peu de dire que l’accueil fait à la chanteuse a été triomphal. Plus de 400 fans survoltés ont crié leur amour pour Kyary et son univers bariolé à coup de « Kyary aishiteru! » (Kyary, je t’aime!). Certains agitaient même des « glowsticks », ces bâtons fluorescents très prisés des japonais. Sur scène, Kyary est une petite fée sautillante et kawaï (mignonne), dont le visage de poupée est toujours éclairé d’un sourire. Accompagné de quatre danseurs très expressifs et charismatiques, elle parvient à emporter le public malgré la barrière de la langue. Tout le monde tape des mains ou lève les bras à son signal. Il est clair que pour beaucoup de jeunes présents, Kyary est la meilleure copine rêvée. Et pour cause, elle a tout juste 20 ans.

Un mot japonais résume à merveille l’heure et demi que dure le show: « tanoshii »,qui veut dire amusant, fun. La musique de Kyary Pamyu Pamyu est lumineuse, enjouée, sa voix enfantine et naïve. Les quatre tenues qu’elle porte tout au long du concert sont riches en couleurs, en paillettes, en froufrous, sans oublier un énorme noeud rose. Tout à coup, le public est hilare: un lapin rose géant vient de faire son entrée sur scène. Pendant que la bête s’agite, un petit clip en français raconte son histoire. Il y en aura d’autres à chacune des pauses vestiaire de la chanteuse, qui feront bien rire les premiers rangs: en effet, les textes sont remplis de « franponais« , ces traductions maladroites du français par les nippons, dont on fait même des anthologies. On apprendra par exemple qu’avant d’être chanteuse, Kyary a posé dans « quantités magazines ». Je n’invente rien, c’est authentique!

En Europe, la musique de Kyary n’est distribuée qu’en version digitale, sur iTunes. C’est ainsi que PONPONPON s’est retrouvé premier des ventes en Belgique, le mois de sa sortie. Aidée par une traductrice, Kyary a demandé aux fans belges comment ils l’avaient connue, et des « Internet! », « YouTube! » ont alors fusé. Rien d’étonnant pour une génération que l’on dit née devant un écran. Par eux-mêmes, ces fans se sont construits un univers auquel les médias traditionnels commencent tout juste à se faire. D’ailleurs, lorsque vient l’heure des adieux, on sait qu’ils ne pensent qu’à une chose: retrouver vite leur idole sur YouTube, dans son prochain clip.

Lucas Godignon (stagiaire)

Pamyu Pamyu Revolution, premier album sur iTunes Belgique

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