Critique | Musique

The Bewitched Hands – Vampiric Way

© Fabien Langard
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

POP | Avec leur 2e album, les rémois de The Bewitched Hands prônent plus que jamais le jeu collectif. Le jeu de la passe à six pour un rock choral extatique.

THE BEWITCHED HANDS, VAMPIRIC WAY, DISTRIBUÉ PAR SONY. ***

EN CONCERT LE 13/12, AU BOTANIQUE, BRUXELLES.

Un heureux accident. Quand les Bewitched Hands se forment en 2007, c’est un peu une question de hasard. Une blague entre potes, le genre de récréation normalement sans réelles conséquences. Benjamin Pinard (guitare, voix): « Chacun menait son propre projet personnel. Mais à côté de ça, on avait tous un stock de chansons dont on ne faisait rien. Un jour, on s’est dit que ce serait drôle de faire un concert tous ensemble, dans un petit endroit à Reims, qui s’appelle l’Appart café. On s’est retrouvés à douze sur scène, avec quatre tambourins, quatre guitares, tout le monde qui chantait la même chose. Cela a créé une masse sonore incroyable. On n’avait jamais ressenti ce genre d’énergie… Du coup, on a voulu refaire un autre concert, puis un autre, puis encore un autre, à Reims, Lille, puis pas mal en Belgique, dans des petits bars, dans une usine désaffectée à Bruxelles… Petit à petit, on a abandonné nos autres projets. »

Le groupe s’appelle alors encore The Bewitched Hands on The Top of Our Heads. « Un peu long certes, mais ça nous a bien servis sur les affiches de concert: tu remarques directement un nom de groupe long de 20 cm (rires). » La blague prend encore une autre tournure quand Yuksek, lui aussi de Reims, leur propose de reprendre son tube Tonight pour le maxi. « On a enregistré une version folk du morceau en une nuit. Il a adoré. Quand le titre est sorti, on a commencé à recevoir des coups de fil de maisons de disques, de tourneurs… » Dans la foulée, le groupe remporte aussi le prix CQFD des Inrocks. « Jusque-là, on jouait devant 100 personnes dans le meilleur des cas. Tout à coup, on se retrouvait programmés aux Transmusicales de Rennes, puis par la suite au Printemps de Bourges… » Logiquement, un premier album suit, Birds & Drums, publié en 2010, qui finit d’imposer The Bewitched Hands dans la galerie des groupes français anglophones qui comptent…

Elaguer n’est pas tromper

Aujourd’hui, le sextette rémois enfonce le clou avec un 2e album, intitulé très justement Vampiric Way -pour la manière dont ils ingurgitent goulûment les influences rock, pop. Le groupe continue de pratiquer le récit choral (à la manière d’un groupe comme Architecture in Helsinki ou Arcade Fire), de manier un certain sens de l’absurde (Ah! Ah! Ah! Ah!) et de la fantaisie (voir les influences surf sixties sur Hard Love). Le groupe a cependant aussi appris à élaguer. Le rôle certainement de Julien Delfaud (Phoenix, Revolver, Super Discount…) appelé à la production. « On avait produit nous-mêmes le 1er album. Ce qui est une grande source de bonheur mais aussi d’angoisse, quand vous venez d’un simple huit-pistes (rires). Julien a amené un regard extérieur primordial. Sur ce disque, c’est clairement devenu le 7e membre du groupe. On a souvent trop d’idées, on est souvent dans l’excès, on veut en foutre partout. Au bout d’un moment, cela ne ressemble plus à rien. Julien a cuisiné le tout, enlevé plein de choses. » Vampirique donc, mais plus boulimique.

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