Critique

À la télé ce mardi soir: Borgia

Borgia © Canal +
Myriam Leroy
Myriam Leroy Journaliste, chroniqueuse, écrivain

À travers le destin d’une famille pourvoyeuse de papes, Borgia entend raconter une époque et un milieu où tous les coups sont permis.

Si ça c’est pas la consécration! Dans son intervention télé du 27 octobre 2011, Nicolas Sarkozy a expliqué les rapports en force entre les pays développés et les nations émergentes en convoquant les Borgia. « Quand vous regardez la série récente, là, les Borgia, on voit que le concert des nations du monde au XVIe siècle, c’était 4, 5 pays: ça se discutait entre l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre et la France… »

Championne des audiences (en France, sur Canal + qui l’a produite, mais aussi Allemagne et en Italie) cette série cornaquée par le showrunner superstar Tom Fontana (Oz, Homicide…) a été, hasard des inspirations, propulsée sur antenne au même moment ou presque que The Borgias de la chaîne américaine Showtime, qui retrace une saga identique avec des partis-pris scénaristiques un brin différents. La guerre des boutons version petit écran ou presque.

Cette version-ci débute en mars 1492 sur une péninsule italienne ébranlée par des menaces françaises et turques, ainsi que par des guerres intestines opposant des familles de notables (et des membres de ces familles entre eux également). Rodriguo Borgia, qui sera bientôt élevé au rang de Pape, est alors cardinal et vice-chancelier de l’Eglise romaine. Comme bien d’autres ecclésiastiques, il fornique a tout va et peut compter sur une descendance touffue. A travers le destin de cette famille, Borgia entend raconter une époque et un milieu où tous les coups sont permis, où les hommes règlent leurs différents dans le sang et se détendent dans la luxure. Vengeances, rivalités, cruautés et fesses sont les ingrédients principaux de cette grande fresque historique plutôt classique. Précédée par une nuée de feuilletons du même type qui alternent cul et stratégie politique et militaire, la série n’étonne plus. Pas infréquentable pour autant, elle peut, comme sa consoeur de Showtime, se prévaloir d’un casting de haut vol, John Doman (The Wire, Oz…) en tête, dans le rôle du pape libidineux et ambitieux.

BORGIA, UNE SÉRIE CANAL +, CRÉÉE PAR TOM FONTANA. AVEC JOHN DOMAN, ISOLDA DYCHAUK, MARK RYDER.

Dès ce mardi 6 mai à 20h05 sur La Deux.

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