En direct depuis la Mostra: Après mai, de Olivier Assayas

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Jean-François Pluijgers
Jean-François Pluijgers Journaliste cinéma

Durant cette 69e édition de la Mostra de Venise, retrouvez chaque jour le film coup de coeur de notre envoyé spécial, Jean-François Pluijgers.

Les années 70 réussissent décidément à Olivier Assayas : après avoir ébloui la Croisette avec Carlos en 2010, le réalisateur a enthousiasmé Venise avec Après mai, présenté en compétition à la Mostra en ce début de semaine. Dix-huit ans plus tard, le film apparaît comme le prolongement de L’eau froide, dont le réalisateur aurait toutefois élargi le propos. Soit donc l’histoire de Gilles, un jeune lycéen cherchant sa voie dans l’effervescence du début des années 70. Et un destin individuel qu’Assayas fait résonner avec l’histoire collective, cernant, en même temps que les tâtonnements de son personnage, l’aventure d’une génération, dans ses engagements comme dans ses aspirations plus personnelles.

Cette histoire, c’est aussi la sienne : en plus d’être autorisé (et soutenu par une reconstitution pointue, jusque dans les choix musicaux), le regard que porte Assayas sur l’époque est impliqué ; on le dira encore romantique, sans être naïf pour autant. De quoi, en tout état de cause, restituer l’énergie à l’oeuvre alors, en même temps que la sève d’idéaux que le temps a transformés en utopies, sans perdre le cap de cheminements individuels multiples. Servi par une mise en scène rigoureuse et inspirée, le voyage initiatique explose en une mosaïque d’impressions. Film foisonnant, Après mai brasse ainsi des émotions profondes comme des réflexions et questionnements divers, tout en mettant la pratique de l’art au coeur de la vie – cette vie qui frémit ici de chaque plan pour donner au film un élan singulièrement stimulant. On en est à vrai dire encore tout retourné…

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