Critique

Sleeping Dogs: copie pirate

© Square Enix
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

OPEN WORLD | Sleeping Dogs transpire le cinéma de Hong Kong en empruntant la recette des GTA. L’open world acrobate abuse toutefois d’exhausteurs de goût.

ÉDITÉ PAR SQUARE ENIX ET DÉVELOPPÉ PAR UNITED FRONT GAMES, ÂGE 18+, DISPONIBLE SUR PC, PLAYSTATION 3 ET XBOX 360. **

Est-il encore opportun de tenter l’exercice particulier et périlleux du GTA-like? Récemment, seul Saints Row: The Third s’était prêté avec succès à cette figure de style imposée par la loi du marché. Si le jeu de THQ tartinait des tranches d’humour Jackass jubilatoires pour se démarquer du moule, Sleeping Dogs prend l’avion pour Hong Kong et son cinéma de flics. Des cabrioles kung-fu de Police Story au double jeu de couverture d’Infernal Affairs, United Front Games pioche avec un certain talent dans les classiques du genre.

Impossible également de ne pas sentir John Woo lors de certains passages en bullet time. Heureusement, ces gunfights aussi soporifiques que ceux de Stranglehold (du même réalisateur, sur PS3) ne sont pas les seuls arguments de l’enfant illégitime des True Crime (1). Abandonnée par Activision et adoptée par Square Enix, cette immersion au pays des néons et de la street food tente en fait de creuser plus loin le gameplay kaléidoscopique du monument de Rockstar.

Au détour de ruelles crasses et suintantes, Wei Shen, le flic infiltré au destin tragique, bastonne dur. Nettement plus développé que dans GTA IV, le système de combat à mains nues déploie une palette finaude de mouvements et de nombreuses interactions avec les décors. Comme dans un beat them all classique, les coups s’enchaînent donc avec des combos à la clef.

L’originalité étant ici qu’il faut sans cesse contrer les attaques ennemies via une touche dédiée et un code couleur prévenant le joueur du danger. Autre raffinement au menu, des « empoignades environnementales » qui utilisent les éléments du décor pour entre autres balancer la tête d’une petite frappe dans les pales acérées d’un ventilateur.

Made In Hong Kong

Plus rythmé et sophistiqué que GTA dans ses combats à mains nues, Sleeping Dogs s’essouffle hélas sur la longueur. Impossible de ne pas ressentir un effet de copie low cost et made in Hong Kong lorsqu’on consulte la carte de la cité, palabre en voiture avant une mission, passe des coups de fil avec son smartphone. Même topo pour les rebondissements de certaines missions qui débutent par de la castagne pour se terminer en course-poursuite motorisée.

Si le soin apporté à l’atmosphère et au jeu d’acteurs happe, l’impression de pratiquer un GTA IV du pauvre prédomine. United Front Games a développé des titres comme Modnation Racers et Little Big Planet Karting. Mais le pilotage de véhicules volés en rue est catastrophique, la faute à un comportement physique pour le moins fantaisiste. Dommage, car là encore, Sleeping Dogs essaye la nouveauté avec des petits boosts mettant au tapis des voitures de police. Le tout au fil de take downs à la Burnout. Traversé de courses à pied, Sleeping Dogs ne décroche malheureusement aucune médaille. Le jeu de double identité flic/gangster et les aptitudes du héros évoluant selon l’aide apportée à l’un ou l’autre camp méritent pourtant le détour. Pas un aller-retour en business class toutefois.

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(1) AUTREFOIS BAPTISÉ TRUE CRIME: HONG KONG.

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