La démocratisation de la culture reste un échec

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Stagiaire Le Vif

28% de la population francophone est considérée comme « désengagée culturelle » selon l’Observatoire des Politiques culturelles. La participation aux pratiques culturelles reste trop disparate selon les niveaux d’éducation et les âges notamment.

« Il est navrant de constater qu’il subsiste toujours 28% de désengagés culturels parmi la population francophone » explique Jean-Louis Genard, l’un des auteurs de l’étude, lors d’une conférence donnée mardi matin au ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « Les politiques des années ’60-’70 pour une meilleure accessibilité à la culture et une reconnaissance des pratiques culturelles des classes populaires se révèlent désormais insuffisants. »

Par « désengagés culturels », l’étude entend les individus n’exprimant que peu de goûts et ne pratiquant que peu d’activités de loisirs extérieurs ou intérieurs, y compris Internet et en dehors de la télévision.

Cette part importante de désengagés culturels s’expliquerait principalement par l’isolement culturel et social, comme le souligne Jean-Louis Genard. « Dans cette perspective, ce sont sans doute les politiques socioculturelles qui sont interpellées, face à des populations qu’il s’agit en quelque sorte d’abord de ‘raccrocher’ aux pratiques culturelles », explique-t-il.

Les éléments les plus importants pour déterminer la consommation culturelle sont l’âge et le niveau d’éducation, et non tant l’appartenance et le positionnement social comme on le croyait dans les années ’60-’70, selon l’étude. La politique culturelle doit donc être davantage générationnelle et intergénérationnelle.

Que faire dès lors pour obtenir des niveaux de culturalité plus homogènes? Pour Jean-Louis Genard toujours, il faut former à la culture « dès le plus jeune âge et dans les niveaux d’enseignement primaires » car ce sont les plus « universels ». Or, « l’école fondamentale a largement déserté le champ scolaire depuis de nombreuses années », laissant ce soin à d’autres instances telles que les médias de masse par exemple.

Le message envoyé aux institutions publiques francophones est clair. L’annonce toute récente de la ministre de la Culture de maintenir le budget d’aide à la création théâtrale serait peut-être un signe pour les années à venir? Croisons les doigts.

Ivan Chorine (stg) avec Belga

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