Laurent Hoebrechts

Go go dancer

Laurent Hoebrechts Journaliste musique

« On dit que les Blancs ne savent pas danser. » C’est faux! Nouvelle preuve avec le dernier clip de Radiohead…

Par LAURENT HOEBRECHTS

Il fut un temps où Radiohead n’existait pas, et franchement on s’amusait beaucoup moins. Enfin, il faut s’entendre. Ce n’est pas non plus comme si le groupe anglais avait la déconne dans le sang, non. On en connaît même plus d’un qui ont fait de Radiohead le groupe le plus dépressif de tous les temps. Ou plombé, c’est selon.

Thom Yorke aurait-il fini par en prendre ombrage? A voir le clip de Lotus Flower, la question mérite d’être posée. Pour le premier extrait du nouvel album, le chanteur passe toute la chanson à danser/bouger devant la caméra. Autiste, Thom Yorke? Sinistre, l’icône indé? Bon sang, mais il faut le voir s’éclater, tortillant dans tous les sens son corps de piaf déplumé. Un seul mot: chapeau! (melon en l’occurrence).

Signe de son succès, les parodies n’ont pas traîné à essaimer sur YouTube. Mention spéciale à celle qui explique les contorsions de Thom Yorke par un urgent besoin de se soulager la vessie: on est bien peu de choses. Des petits malins se sont même empressés d’imprimer des t-shirts, voire des sacs, reprenant les différentes parties de la choré de Tommy, the new king of the dancefloor.

Les esprits moqueurs ont beau jeu. Ils ne voient pourtant pas l’essentiel: derrière ses déhanchements frénétiques, Yorke n’a pas seulement piqué dans le jeu du mime Marceau (et les leçons de Kamel Ouali). Il s’est surtout lancé dans un challenge culotté: résumer 50 ans de tentatives, parfois désespérées, de la part du rockeur blanc de danser correctement. Pas une mince affaire. Revoyez le clip de Lotus Flower: les plus fameux y sont.

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0’22 »: Mick Jagger. Les Stones ont tout piqué à la musique noire. Par contre, pour ce qui est de la danse, c’est pas forcément ça. Le père Jagger a néanmoins réussi à créer sa propre « personnalité ». Contorsions du bassin, frétillements du postérieur, sautillements dégingandés… Faut revoir le duo avec Bowie, sur Dancing In The Street. Et on ne parle même pas de sa période disco…

1’29’:- Ian Curtis. Le leader suicidé de Joy Division avait le mouvement sec et tendu. Regard halluciné, et bras s’agitant comme pour une course immobile, il mimait volontiers la transe. A moins que ce ne soit une de ses crises d’épilepsie qu’il gérait tant bien que mal.

1’38 »: Axl Rose. Rappelez-vous Welcome to the Jungle, Axl Rose remuant le popotin de gauche à droite, surfant sur le gros riff de Slash, la tête légèrement en avant. Thom Yorke a beau essayer, il est loin de maîtriser le fameux déhanchement du chanteur de Guns’n’Roses. Une question de coupe de cheveux, sans doute.

3’22 »: Bez. Dans les Happy Mondays, Bez ne faisait rien, mais il le faisait à la perfection. Seule « attraction visuelle » d’un groupe composé de tronches de cake, le génial danseur ne quittait jamais ses maracas, le sourire éternellement béat (XTC mon amour), le pas élastique répété à l’infini.

1’01 »: Liam Gallagher. On se marre toujours bien avec le frère Liam, admirable langue de pute. Son jeu de scène par contre est nettement plus sobre. Mains dans les poches, voire derrière le dos, il se contente de chanter, le micro toujours placé trop haut. Histoire de toiser encore mieux son audience. Tout un art…

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