Critique BD : Cul de sac

© Delcourt

La déception étreint à la lecture de « Cul de sac ». On y sent bien une forme de tendresse de Richard Thompson pour ses personnages, mais ceux-ci ne sont jamais aussi bien définis, aussi bien « sentis », aussi attachants que « Calvin et Hobbes ».

Par Richard Thompson, Editions Delcourt.

Les préfaces dithyrambiques sont une arme à double tranchant. Surtout lorsqu’elles sont dues à la plume enamourée d’un talent plus que confirmé. Si l’on n’accorde plus guère de crédit à Stephen King, prompt à décerner le titre de « meilleur roman d’horreur de tous les temps » au moindre opuscule qui lui tombe entre les mains, on offrait a priori une oreille nettement plus attentive à Bill Watterson. Surtout lorsque l’auteur éternel de Calvin & Hobbes écrit : « Moi qui croyais que les meilleurs comic strips étaient loin derrière nous, je n’ai jamais été aussi content… »

Et pourtant, la déception étreint à la lecture de Cul de sac. On y sent bien une forme de tendresse de Richard Thompson pour ses personnages, mais ceux-ci ne sont jamais aussi bien définis, aussi bien « sentis », aussi attachants que Calvin et son tigre en peluche. Certains strips s’avèrent drôles, c’est vrai, mais ils sont bien rares. Parfois, une idée fulgurante débarque sans crier gare… pour se dégonfler au bout de six cases. On réalise alors à quel point la préface de Watterson a quasiment sonné le glas de Cul de sac, générant une attente énorme pour une série qui n’atteindra jamais, loin s’en faut, la cheville de Calvin et consorts.

V.D.

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