This is England

© DR / Andrew Kendall

Samedi soir, à Lokeren, Paul Weller, The Horrors et les Babyshambles de Doherty ont retracé 33 ans de rock anglais. Fuck the eighties…

Prenez un Mod, et pas n’importe lequel, de 52 ans. Cinq jeunes corbacs qui ont mal tourné. Et l’enfant terrible du rock anglais. Secouez le tout et vous tenez l’affiche la plus alléchante des 36es fêtes de Lokeren. Une affiche qui a plus ou moins tenu ses promesses samedi soir. Si tant est qu’on oublie The Horrors. Définitivement englué dans les années 80. Fini l’agressivité rageuse du premier album. Le côté garage sixties. Faris Badwan et ses corbeaux font dans la new wave dégoulinante et les effluves new orderesques. Bon d’accord. Je dois souffrir d’un traumatisme lié à la petite enfance. Mon père devait me foutre des roustes avec des claviers ou un truc du style. Mais c’est quand même vraiment dégueux. Plus rock’n’roll pour un sou.


A 52 piges, Paul Weller, lui, n’a pas que le look. Il a le son aussi. Du moins quand il rentre dans le lard avec du Jam ou les morceaux les plus enlevés de sa carrière solo. Le reste étant franchement dispensable. Etonnamment, c’est pas la grande foule. Faut dire qu’il y a de concurrence. Le Micro Festival à Liège. Les Nuits secrètes à Aulnoye-Aymeries. Esperanzah ! à Floreffe. Le Pole Pole Beach à Zeebruges. Reggae Geel. Dranouter. N’en jetez plus. Le week-end est plein.


Et il n’y a pas que lui. Peter Doherty a encore l’air bien allumé quand il monte sur les planches sur le coup d’une heure du matin. Forcément, il y a pas mal de grouPetes (prononcez grou…pites)… Quelques Petasses (pitasses) aussi… N’empêche. Babyshambles donne le meilleur concert de la soirée. L’un des meilleurs du festival d’ailleurs. Avec celui d‘Alice Cooper. Delivery, Killamangiro, What Katie did, extrait du deuxième album des Libertines… Ca ressemble encore grosso modo à un best of avec quelques morceaux qu’on ne connaît ni d’Eve ni d’Adam (… Green). L’ex chanteur des Moldy Peaches n’est pas là pour faire le gugusse mais le concert est meilleur qu’aux Ardentes. Juste sur la corde. Comme pouvait l’être un Syd Barrett. C’est toujours Danny Goffey, le batteur de Supergrass, derrière les fûts. On paierait cher pour voir les Libertines à Reading ou à Leeds… En attendant, Fuck Forever termine le set. Destroy. Et Pete de s’en aller sur un  » Vaffanculo «  du meilleur effet. The last rock star on earth…


Julien Broquet

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