Grizzly Bear, soleil d’hiver

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Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Dimanche soir, le groupe indé américain venait présenter son dernier Shields, dans une Ancienne Belgique ultra-sold out. Éblouissant.

Ancienne Belgique, dimanche soir. Grizzly Bear est dans la dernière ligne droite de son concert. Avant d’entamer leur (seul) hit, Two Weeks, Ed Droste salue de manière appuyée leur ancien attaché de presse belge. La grande classe. Comme quoi, les Américains ont beau avoir changé de catégorie depuis la hype Veckatimest, sorti en 2009, ils n’ont pas perdu leur simplicité. Parfois jusqu’à l’effacement: difficile de trouver groupe moins charismatique, plus tronches de cake, moins show off que Grizzly Bear. Qu’ils réussissent malgré ça à captiver et bouleverser ne les rend que plus précieux. Car c’est bien ce qui s’est passé hier soir, à l’AB: un moment de magie pure.

Cela partait pourtant mal. En entrant dans la salle, on est en retard. Fort en retard. Y a des dimanches comme ça… À ce moment-là, Grizzly Bear est déjà quasi à mi-parcours, porté par une AB comble et déjà ivre. Autant dire qu’on s’apprête à rester à quai. Et pourtant… Après 5 minutes à peine, on est déjà emporté. Inutile de résister…

Mais c’est quoi ce groupe? Ce bloc de glace majestueux qui avance, donnant l’impression d’être prêt à se fissurer, alors que c’est votre palpitant qui craquèle? Grizzly Bear, c’est une sorte de tunnel chromatique, une musique brumeuse baignée d’harmonies vocales, transpercées par des fulgurances éblouissantes. Ne pas sous-estimer non plus les roulis new wave de la basse de Chris Taylor. Et puis il y a le son de l’AB, d’une pureté rarement ouïe, et surtout le jeu de lumières époustouflant -là aussi d’une évidence et d’une efficacité affolantes, souligné par des sortes de lampions qui montent et descendent tels des méduses fantômes…

Une image: le dernier rappel, All We Ask, en acoustique. Ou une autre, tiens: une version extatique de I Live With You. À ce moment-là, le groupe décolle vers les hauteurs, vertigineux. On n’en croit pas ses oreilles, bouche bée, larme à l’oeil. À la fin du morceau, le public exulte. On n’a donc pas rêvé…

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