Critique

Jeux pervers

© RTL

En 1968, Michael Caine a 35 ans, et il est en train de devenir une immense vedette. Né Maurice Joseph Micklewhite, ce Londonien pur jus a grandi dans un milieu populaire, il a l’accent cockney et connaît bien le monde de la rue, de la marge. En matière de « street credibility », on ne fait pas mieux!

Jeux pervers, thriller de Guy Green. Avec Michael Caine, Anthony Quinn, Candice Bergen. 1968. **
Ce mardi 19 juin à 22h20 sur Club RTL.

Le cinéma de genre, polar et film d’espionnage en tête, lui réussit particulièrement bien, comme l’ont prouvé les succès d’Ipcress, danger immédiat, Alfie le dragueur et Mes funérailles à Berlin. Dans Jeux pervers, il incarne un jeune enseignant anglais venant occuper dans une île grecque le job d’un prédécesseur qui s’est suicidé. Nicholas entend profiter de la distance pour se détacher d’une maîtresse quelque peu perturbée… Sa rencontre avec un voisin mystérieux, accompagné d’une très belle jeune femme, va changer l’existence du nouveau venu. L’énigmatique Maurice Conchis est-il psychiatre, producteur de cinéma, magicien, sympathisant nazi? Il tend à contrôler, en tout cas, la vie de ceux qui s’approchent de lui, et Nicholas ne fera pas exception… Thriller à suspense mené de très inégale manière, avec un petit quelque chose d’Orson Welles dans l’inspiration, Jeux pervers est scénarisé par John Fowles, adaptant pour l’occasion son propre roman. Il bénéficie d’une interprétation prestigieuse, avec notamment Anthony Quinn (l’acteur de Zorba le Grec), Candice Bergen et Anna Karina. Michael Caine n’en considère pas moins qu’il s’agit d’un de ses pires souvenirs et d’un de ses plus mauvais films avec Ashanti et L’Inévitable catastrophe. Woody Allen déclarant pour sa part que s’il devait revivre sa vie, il ferait tout de même, sauf voir Jeux pervers! Lequel, massacré par la critique, n’en a pas moins acquis un statut « culte » chez certains…

Louis Danvers

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