Rien à déclarer: Circulez, y’a rien à voir

Trois ans après Bienvenue chez les Ch’tis, le nouveau film de Dany Boon repasse les plats, au long d’une comédie transfrontalière indigeste.

Rien à déclarer, comédie de et avec Dany Boon. Avec Benoît Poelvoorde, Bouli Lanners, François Damiens. 1h48. Sortie: 26/01. *

Sorti il y a tout juste 3 ans, Bienvenue chez les Ch’tis, le premier long métrage de Dany Boon, surprenait tout son monde, revisitant avec un incontestable bonheur la comédie populaire à la sauce Bourvil et de Funès, un immense succès public à la clé. Une histoire toujours en cours, d’ailleurs: à un remake italien triomphal devrait succéder une prochaine relecture américaine de l’histoire, avec Will Smith dans le rôle principal, pas moins. Dans l’intervalle, et quoique mobilisé par ce dernier projet, Boon s’est attelé à ce qui constitue assurément l’une des sorties les plus attendues de cette rentrée, à savoir Rien à déclarer, un film qui l’a vu déplacer sa caméra de quelques dizaines de kilomètres pour signer une comédie transfrontalière.

La recette ayant fait ses preuves, et cela bien avant les Ch’tis d’ailleurs, le réalisateur repasse les plats d’une comédie jouant de l’attraction des contraires. Nous voilà donc au poste de douane franco-belge de Courquain, où les pandores des 2 pays se la jouent chien et chat. Entendez qu’il y a là une rivalité qui, dans le chef du zélé douanier belge Ruben Vandevoorde (Benoît Poelvoorde), tient même de la francophobie pure, déclinée à toutes les sauces, de camembert à frouze de m…

On en resterait sans doute à cet ordinaire cocardier, et à d’insignifiants incidents fort peu diplomatiques, si le passage à l’Europe ne s’annonçait (nous sommes aux derniers jours de 1992, en effet), et avec lui la suppression du poste frontière. Conséquence parmi d’autres: l’instauration d’une brigade volante internationale associant Vandevoorde à son homologue français honni, Mathias Ducatel (Dany Boon), avec pour circonstance aggravante que ce dernier est secrètement amoureux de la soeur du premier, Louise (Julie Bernard).

Les Gendarmes en Taxi

L’affichage de ce contenu a été bloqué pour respecter vos choix en matière de cookies. Cliquez ici pour régler vos préférences en matière de cookies et afficher le contenu.
Vous pouvez modifier vos choix à tout moment en cliquant sur « Paramètres des cookies » en bas du site.

Au départ d’un argument tenant sur une feuille de papier Rizla (auquel il adjoint une « intrigue » secondaire articulée autour d’un trafic de drogue, sans pour autant que l’enjeu dramatique s’en trouve rehaussé), Dany Boon signe une comédie en mode « repeat », l’inspiration visiblement en berne, et l’humour, ou ce qui lui en tient lieu, à peine mieux portant -sauf à considérer que les blagues de comptoir soient le fin du fin en la matière. Si l’on sourit bien en l’une ou l’autre occasion, l’indigestion guette, entre un Boon qui en fait des tonnes, et un Poelvoorde survolté qui en rajoute encore une couche ; tout au plus si les Bouli Lanners et autre François Damiens réussissent, dans leur emploi de faire-valoir, à quelque peu donner le change.

C’est peu, et c’est pourtant déjà presque tout, pour un film certes pas bien méchant, mais plus encore soûlant. Si l’on a pu, à propos de Bienvenue chez les Ch’tis, évoquer à raison Le corniaud ou La grande vadrouille, Rien à déclarer fait, pour sa part, plutôt penser à la série des Gendarmes -équipés d’un Taxi pour le coup. Circulez, il n’y a (presque) rien à voir…



Jean-François Pluijgers

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Partner Content