Critique

Les Lemmings ressuscitent sur PS Vita

Lemmings Touch © D31
Michi-Hiro Tamaï Journaliste multimédia

Avant de créer Grand Theft Auto, David Jones creusait la terre, avec Lemmings. Son jeu culte atterrit aujourd’hui sur Vita.

Game designer écossais considéré par certains comme le Spielberg du jeu vidéo, David Jones aime prendre de la distance avec ses créations. Le fondateur de DMA Design (aujourd’hui devenu Rockstar North) adoptait ainsi une vision macro sur Grand Theft Auto et Lemmings. Ecoulée à 20 millions d’exemplaires après sa sortie en 1991, cette dernière production n’a malheureusement pas réussi à rénover ses fondations au fil de ses rééditions et autres tentatives de passage à la 3D. Ecran tactile oblige, le jeu d’action et de stratégie tente une nouvelle fois cet exercice délicat sur la PlayStation Vita. Le saut de trop?

L’empathie provoquée par les ressorts ludiques de Lemmings en 1991 demeure aujourd’hui intacte. Guider une troupe de créatures naïves et suicidaires d’un point A vers un point B à travers des niveaux criblés de pièges (dont ils n’ont pas conscience) flatte l’ego et développe des réflexes maternels. Souvent piégés dans des suicides collectifs involontaires, ces marcheurs aveugles demandent d’être dirigés dans leurs actions pour creuser entre autres des galeries souterraines horizontales, verticales et diagonales.

Parachute, tenue d’escalade, assemblage d’escaliers… La palette d’actions (limitées) que le gamer assigne à chaque gnome aux cheveux verts doit être manipulée à tout instant. Un quart de seconde d’inattention se solde par un génocide -au bas mot, une cinquantaine de créatures qui chutent dans un ravin en hurlant. La mauvaise conscience guette. Le plaisir coupable aussi.

Lutins touche-à-tout

Talentueux dans sa capacité à mélanger un gameplay arcade et puzzle game, Lemmings Touch trouve dans le duo écran tactile/manette de la Vita une prise en main idéale pour choisir ses actions ouvrières. Sélectionner le bon travailleur dans une masse laborieuse en mouvement constant via le touchscreen manque toutefois de précision. Malgré cette prise en main moins fine que via la souris d’un PC, le touchscreen amène toutefois un chapelet de nouveautés. Bouger des blocs, orienter le tir d’un trampoline, déplacer une plateforme pour éliminer des mauvais Lemmings et déplacer de façon acrobate une troupe de gnomes s’apparentent à un ravalement de façade pour la saga. Pas de quoi transcender la licence rachetée par Sony en reboot.

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L’ancêtre de Pikmin ravira toutefois les jeunes fans du jeu de Nintendo… à condition de digérer sa réalisation tristement générique. Face à un épisode 3D peu inspiré sur la première PlayStation, la vue de profil en 2,5 D réjouit. Mais le cousin éloigné de Worms souffre d’une patte visuelle aussi inspirée qu’un clipart défraîchi de Word. Les niveaux traversés empruntent paresseusement les thématiques habituelles de la saga entre pseudo-satanisme (sans 666), confiserie géante (écoeurante) et autre pharaon (en toc). La patine pixélisée du jeu original aurait pu être nettement mieux réinterprétée. Pour le fan service, on repassera.

  • ÉDITÉ PAR SONY CE ET DÉVELOPPÉ PAR D3T, ÂGE 3+, DISPONIBLE SUR PLAYSTATION VITA.

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