Cinéma et jeux vidéo: brassage de références

© Walt Disney Pictures

Les adaptations se multiplient. Hollywood cherche des scénarii dans les jeux vidéo, les développeurs pompent des titres au cinéma. Un lien étroit existe entre ces deux industries du divertissement. Les thèmes se ressemblent et les références sont nombreuses.

Depuis toujours, il existe une certaine corrélation entre cinéma et jeux vidéo. Si aujourd’hui, Hollywood s’intéresse de plus en plus aux univers vidéoludiques et enchaîne les adaptations, c’est qu’il existe dans les jeux vidéo une structure commune avec le septième art. Scénarii, décors, dialogues, mises en scène, musiques et effets spéciaux, la seule véritable différence entre les deux divertissements est que si au cinéma, on regarde l’action, dans le jeu vidéo, on en est l’acteur. Différence de taille certes, mais qui n’empêche pas d’avoir une structure commune et un certain partage de références culturelles. Ainsi, les grands thèmes qui traversent le cinéma depuis sa création se retrouvent dans les jeux les plus anciens. Si dans les années 80, Donkey Kong était largement inspiré du King Kong de 1933, de nos jours, ce sont des codes entiers qui sont partagés.

L’horreur

Que ce soit dans les salles obscures ou dans le salon, le public a toujours aimé avoir peur. La recherche de grands frissons et de sursauts n’est pas la propriété du cinéma. Depuis toujours, le jeu vidéo, tout comme son aîné, cultive les ambiances stressantes. Au début des années 90, la série Alone in the dark faisait monter la tension à son paroxysme. Le joueur se promenait dans une maison des plus macabres au style Amityville à la lueur d’une lampe à huile. Au même moment, Prisoner of Ice, qui s’inspire entre autre de The Thing de John Carpenter, utilisait les mêmes techniques. Les graphismes 3D étant encore à leur stade préhistorique, les développeurs ont alors joué sur la musique pesante et une lente montée de l’adrénaline digne des classiques hitchcockiens.

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Alors que certains jeux utilisent la musique et l’ambiance, d’autres, comme Doom 3 ou Half life, font la part belle aux jeux d’ombres. L’obscurité devient source de mystère et le joueur, complètement effrayé de faire un pas de plus, ne sait jamais à quel moment l’ennemi peut surgir. Alors que le spectateur reste figé dans son siège et ferme les yeux, le joueur est lui obligé d’avancer en scrutant l’obscurité.

Les petites filles qui font hérisser les poils dans Le Cercle ou The Grudge sont tout aussi présentes sur les PC et consoles de salon. Il suffit de regarder la jaquette de F.E.A.R. pour s’en rendre compte. Y jouer plonge dans une atmosphère glauque pleine d’apparitions furtives dignes de Shining.

Resident Evil porte lui sur le thème omniprésent du cinéma: les zombies, morts-vivants ou infectés, peu importe leur nom, ils déambulent de manière inarticulée à la recherche de chair fraîche. Sombre, le scénario de la saga porte sur une machination politico-scientifique alors que Dead Rising s’inspire directement des films post-apocalyptiques à la 28 jours plus tard où il faut survivre autant que faire se peut dans la ville envahie.

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Le thriller policier

Les enquêtes! Rien de mieux que se griller les méninges en tentant d’assembler les pièces d’un puzzle et de pouvoir crier: « Le colonel Moutarde dans la buanderie avec le chandelier! » Alors que Les Experts se déclinent sous toutes les formes à la télé, Heavy Rain a amené son enquête sur PS3 il y a de ça un an. Le jeu, qui peut être perçu comme un film interactif, fait référence à de nombreux longs-métrages du genre tels que Seven ou même Saw. La différence avec le jeu vidéo est que les interactions sont déterminées par le joueur. Il se voit attribuer différents choix et peut alors mener l’histoire de diverses façons afin de terminer sur l’une des vingtaines de fins possibles.

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Le style aventure/enquête a surtout fait ses preuves à la fin des années 90 lorsque le genre envahissait les rayons de magasins. Syberia et Still Life proposaient des enquêtes qui apparaissaient sous forme de recherche d’indices. Il fallait alors scruter minutieusement les coins et recoins des décors afin de tomber sur l’objet qui ferait avancer l’histoire.

Très prochainement, L.A. Noire de Rockstar Game fera la part belle au travail d’investigation. Les images, qui ne sont pas sans rappeler Les Incorruptibles, font état de plusieurs meurtres dans le Los Angeles des années 30. L’immersion sera totale lors des interrogatoires. Il faudra savoir lire mensonges et vérités sur le visage des suspects. De quoi se prendre complètement pour Jack Malone.

Il faut dire que Rockstar Game a déjà fait ses preuves en matière d’histoires à la Scorsese. L’ascension du malfrat de GTA III au sein de la mafia sicilienne fait plus que penser à la trilogie Le Parrain de Coppola ou aux Affranchis. Quant à l’épisode GTA San Andreas, c’est évidement l’esprit de Scarface que l’on retrouve dans la copie conforme du Miami des années 80. En dehors de la violence gratuite et controversée des titres, GTA est avant tout un scénario bien ficelé sur le milieu du crime organisé.

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Action et jeux de guerre

Impossible de passer à côté, les jeux de flingues ont envahi les consoles. Le First-Person Shooter est le genre le plus vendu dans le milieu du jeu vidéo. Véritable défouloir, il offre souvent des expériences de guerre. Ces dernières années, il a connu les mêmes changements que ceux remarqués dans les films: alors qu’à leurs débuts, Call of Duty et Medal of Honor proposaient des débarquements contre l’armée allemande, aujourd’hui, le joueur est envoyé en Irak pour se farcir du terroriste. Tout comme Il faut sauver le soldat Ryan s’est transformé en Le Royaume ou autre Démineur. Comme au cinéma, on peut entrer dans l’exagération au style d’Expendable, ou alors, pour subvenir aux pulsions morbides, le jeu vidéo peut offrir le réalisme gore du démembrement stratégique de Soldier of Fortune.

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Si les années 90 ont été riches en Full Contact ou Double Impact, elles ont aussi été associées par beaucoup à Mortal Kombat, Street Fighter et Tekken. Les arts martiaux sont utilisés comme exutoire. Le résultat est un véritable combat de pouce qui n’a rien à envier aux prises de kung-fu et autres grands écarts de Jean-Claude Van Damme.

Le jeu Wii Madworld est en soi un bijou de références au cinéma d’action. Une émission de téléréalité filme des candidats qui doivent se battre jusqu’à la mort pour satisfaire le public. Le thème est entièrement repris de Running Man de 1987 avec Arnold Schwarzenegger. Les graphismes laissent penser aux comics et au film Sin City avec un noir et blanc qui ne laisse place à la couleur que pour le rouge du sang. Le titre partage avec Tarantino le goût pour la démesure et l’exagération de la violence. Ce n’est pas le seul effet de style emprunté au cinéma: Max Payne ne s’est pas empêché d’afficher son admiration pour le bullet time de Matrix avec ses plongeons au ralenti.

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La science-fiction

La culture de la science-fiction est vaste et fortement variée. Les oeuvres récentes sont souvent un brassage des ouvrages cultissimes auxquels s’ajoutent les inquiétudes de la société contemporaine. Les fans de ce genre sont souvent aussi proches du cinéma que des jeux vidéo: il n’est donc pas étonnant de voir de nombreuses similitudes entre les titres. Si, par exemple, Star Wars est l’une des franchises cinématographiques les mieux adaptées en jeu vidéo, son univers se retrouve aussi parmi d’autres titres. Certains décors de Mass Effect ont des airs de Coruscant, Tatooine ou Naboo. Ce sont d’ailleurs ces paysages si bien travaillés qui font la force de ce genre d’histoires. Quant aux créatures rencontrées dans le jeu, elles pourraient tout autant sortir de l’imagination de Georges Lucas.

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Le magnifique Deus Ex fait état de l’omniprésence de la technologie et de ses dérives avec un décor cyberpunk qui rappelle l’obscur univers de Blade Runner. Les guerres intergalactiques de Starship Trooper se retrouvent complètement dans Quake alors que Half Life est une sorte de nouvelle version de La guerre des mondes. Les grandes machines articulées du film de Spielberg ont leurs copies conformes dans le deuxième volet de ce jeu mythique.

Le jeu de science-fiction gore Dead Space emprunte à de nombreuses références. Alors que le costume du héros ressemble étrangement à celui de certains assassins de Star Wars, le jeu est un hommage aux grands noms du genre, avec certains clins d’oeil à 2001, Odyssée de l’espace. Le scénario et l’ambiance de la colonie à l’abandon sont pour leur part celle d’Alien de Ridley Scott.

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Les deux industries partagent une immense culture pop avec en plus un nombre impressionnant d’adaptations de comics. Dans les deux cas, Spiderman s’est fait voler la vedette par Batman. Sans aucune adaptation du film, les jeux qui traitent de la célèbre chauve-souris possèdent leur scénario à part, complémentaires à celui de Christopher Nolan. Les dialogues, comme dans tout bon jeu, sont écrits avec finesse.

Dernière analogie, les gamers possèdent leur propre répertoire de phrases cultes. Les « T’as de beaux yeux, tu sais« , « Touche pas au grisbi, salope! » ou « Personne ne me traite de mauviette » deviennent « Je me meurs, destructeur de l’univers! » et « J’ai besoin d’une bonne vieille bière chez nous » dans Baldur’s Gate, « Ouiiiiiii, mon Seigneur » dans Warcraft 3 et le fameux « It’s me, Mario! »

Thibault Richard (stg.)

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