Critique

À la télé ce samedi soir: Pink week-end

€žSomewhere over the Rainbow (Christopher Street Day, Berlin 2013), ce samedi à 22h40. © Jan Burchard
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Arte sort ses pots de peinture rose et organise un Pink Week-end pour célébrer l’acte fondateur de la communauté arc-en-ciel.

Il y a tout juste 45 ans, dans la nuit du 28 au 29 juin 1969, une descente de police est organisée au Stonewall Inn. Le Stonewall Inn est l’un des seuls bars, planté sur Christopher Street, au coeur de Greenwich Village, où les gays peuvent se retrouver à une époque où il est interdit de servir de l’alcool aux homosexuels, de se travestir et de danser entre garçons. Ambiance électrique, échauffourées… Ce raid lance cinq jours d’émeute et de manifestations violentes souvent considérées comme le début du combat des gays et lesbiennes pour leurs droits civiques et la première expression de leur lutte contre des autorités qui les persécutent. C’est cette histoire que raconte Cinq Jours à New York, l’un des trois documentaires programmés par Arte qui sort ses pots de peinture rose et organise un Pink Week-end pour célébrer l’acte fondateur de la communauté arc-en-ciel.

La musique ayant joué un rôle de taille dans l’émancipation des gays, des lesbiennes, des bi et des trans, Somewhere Over The Rainbow part samedi, avant un Tracks spécial Queer, à la recherche de leurs hymnes. Se demande comment Madonna, Boy George, David Bowie et Lady Gaga ont participé à l’acceptation de l’homosexualité, à tout le moins dans nos sociétés occidentales.

Dans la foulée d’In and Out, comédie pudique de Frank Oz emmenée par Kevin Kline (dimanche, 20h45), la chaîne franco-allemande tire enfin le portrait à Rock Hudson (22h10). Longtemps dans le placard (il ne révéla son penchant pour les hommes que peu de temps avant sa mort), Hudson fut l’une des premières stars à rendre publique sa séropositivité. Et par corollaire le premier malade du sida dont des millions de gens ont entendu parler. Impact déterminant dans l’attention qu’ils porteront au fléau naissant. Cliché masculin qu’on trouve dans les romans à l’eau de rose de l’époque, Hudson a incarné la virilité (avec une touche de délicatesse) tout en vivant son homosexualité caché. Ce type adorable auquel personne à l’époque ne voulait créer d’ennuis (d’où son secret bien gardé) méritait mieux que ce documentaire allemand radoteur et racoleur. Amis, amants, médecin, attachée de presse, critiques et gens du cinéma y racontent un acteur athlétique et magnétique qui s’est distingué dans le mélo, la comédie, l’action, la télé et qui a fasciné les plus grands: Sirk, Mann, Hawks, Brooks, Edwards… Sans grand intérêt.

  • Dès ce samedi 5 juillet à partir de 22h40.

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