Critique

Welcome to New York: Circulons! Y a rien à voir…

Welcome to New York © DR
Louis Danvers
Louis Danvers Journaliste cinéma

Welcome to New York peut aller se faire voir en VOD. Et la com’ sauver du néant un film sans aucun intérêt.

Ceci n’est pas une pipe. Quoique… Ceci n’est pas non plus DSK, sauf que le patronyme fictionnel de Devereaux, patron de la Banque Mondiale, ne cherche même pas à tromper qui que ce soit. C’est bien du chef du FMI et candidat potentiel à la Présidence de la République Française qu’il est question dans un biopic consternant de platitude et qu’une opération de com’ doublement outrancière cherche à rendre profitable malgré sa grande médiocrité.

Abel Ferrara, qui en des temps meilleurs nous offrit d’intenses Bad Lieutenant, King of New York et The Funeral, a son passé créatif loin derrière lui. Peu intéressé par le sujet, il a pris son chèque et réalisé mollement (un comble, vu son personnage central) une sorte de téléfilm dans lequel il n’exprime pas le moindre point de vue, n’ébauche pas l’ombre d’une réflexion critique sur le pouvoir, la justice, l’argent ou même cette obsession sexuelle qu’il décline pourtant abondamment, lors d’une première demi-heure orgiaque et grotesque. Depardieu en Devereaux, c’est la bête, l’obèse qui baise, et qui éjacule dans un concert de bruits porcins, de gargouillis immondes. Puis s’en va -au restaurant, devant sa fille- lancer une vanne navrante sur « la bouillabaise , comme une soirée échangiste pour poissons… »

L’inanité de l’objet étant assumée par un révélateur « Qu’ils aillent tous se faire enculer! » lancé face caméra, au spectateur donc, par le gros Gégé. Restait à faire mousser pour que la monnaie suive. En VOD, ce qui n’a rien d’une audace ni d’une réaction à quelque ostracisme des salles. Depuis quand, en effet, un exploitant serait-il moralement obligé de sortir une bouse, même vendue par une société influente sur la place parisienne? On s’abaisse à crier à la censure ou presque, quand on donne dans la daube et même accessoirement dans l’ignoble (1), voire -mais c’est très tendance- dans l’antisémitisme. Circulons! Y a rien à voir…

(1) QUAND, AU FIL D’UNE TIRADE DE DEVEREAUX À SON ÉPOUSE SIMONE, UNE ALLUSION PERFIDE ET INFONDÉE JUSQU’À PREUVE DU CONTRAIRE ATTRIBUE UNE ORIGINE SCÉLÉRATE À LA FORTUNE FAMILIALE DE CELLE-CI (ANNE SINCLAIR, EN CLAIR).

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