Manu Chao sous les étoiles

Le chanteur français était de passage à l’Openluchttheater à Anvers, dimanche soir. Triomphe annoncé sous la pompe à pogos.

Dimanche soir, on n’était pas obligé de se taper Iron Maiden et les Black Eyed Peas sur la plaine de Werchter. Du côté de Deurne, l’Openluchttheater du domaine provincial de Rivierenhof accueillait en effet Manu Chao. Un petit événement en soi. Cela faisait plusieurs années que le Français n’avait plus pointé le nez par ici. Il n’a d’ailleurs pas fallu longtemps pour que les 1.800 places soient écoulées. On peut encore le rappeler: le théâtre de verdure du Rivierenhof est un lieu magique pour des concerts, planqué dans les sous-bois, sous les étoiles. Un endroit idéal pour retrouver le chanteur-bourlingueur.

Pour une fois, celui-ci arrive en comité réduit: Madjid Fahem à la guitare, Gambeat à la basse et Philippe Teboul à la batterie. Mais il n’en faut pas plus pour allumer la mèche. Rien n’a vraiment changé. Même casquette à étoile rouge, même pantalon de Tintin altermondialiste, Chao déboule sur le coup de 21h20. « Alles goed? », et c’est parti. Ça démarre en mode chaloupé, façon rumba de Barcelona. Mais après 5 minutes, la guitare vire punk, la batterie tape binaire, avant de redescendre le col sur un air de reggae-dub. Premiers pogos, premiers crowdsurfing, comme à la parade. Après un moment, le procédé devient cependant un peu trop systématique, le set prévisible. Le genre de sentiment que l’on avait déjà eu lors des précédentes tournées. Il est ici amplifié par l’absence des cuivres et du clavier.

La Mano Negra a toujours eu du mal pour pondre des disques du niveau des live. Aujourd’hui, c’est un peu l’inverse: l’impression que Manu Chao a de plus en plus de difficultés à reproduire la magie de ses deux premiers albums solos. Un titre comme Clandestino sort un peu du lot et Me Gustas Tu déclenche l’euphorie. Mais trop souvent, Manu Chao préfère activer la pompe à pogos, recyclant en boucle les mêmes signatures vocales (que paso? et autres oyoyoyo…) Rien de grave. Au lieu d’écrire de nouveaux micro-blues latinos, Chao préfère aujourd’hui écrire des fêtes. Et des fameuses. Dimanche soir, à Anvers, il n’y avait pas grand-monde pour s’en plaindre.

Laurent Hoebrechts

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