Critique

Ruby Sparks (Elle s’appelle Ruby)

© Merrick Morton
Nicolas Clément
Nicolas Clément Journaliste cinéma

DRAME ROMANTIQUE | Un écrivain en panne d’inspiration tombe amoureux d’une créature de rêve, tout droit sortie de son imaginaire, dans Ruby Sparks, le nouveau film de Jonathan Dayton et Valerie Faris, tandem responsable d’un mémorable carton indie en 2006 avec Little Miss Sunshine.

Drame romantique de Jonathan Dayton et Valerie Faris. Avec Paul Dano, Zoe Kazan, Annette Bening. 1h44. Sortie: 12/09. ***

Six ans après Little Miss Sunshine, et le succès que l’on sait, le couple Dayton-Faris renoue avec le cinéma en filmant un autre tandem amoureux, Paul Dano, déjà de leur précédente aventure, donnant ici la réplique à sa girlfriend Zoe Kazan, la petite-fille du réalisateur de Sur Les Quais. Ecrit par cette dernière, Elle s’appelle Ruby nous plonge dans le quotidien agité de Calvin, jeune auteur surdoué en plein blocage créatif et sentimental. Jusqu’au jour où, encouragé par son psychiatre à écrire sur la fille de ses rêves, il voit son univers bouleversé par l’apparition littérale dudit fantasme, la pétillante Ruby. Ensemble, ils rigolent, font la fête, vont voir des films de zombies et s’aiment au son de Ça plane pour moi. Mais leur bonheur, hélas, est éphémère, et leur improbable romance naissante de se laisser peu à peu gagner par l’angoisse, la jalousie, l’inconfort émotionnel…

Malgré les névroses et gesticulations auteuristes de rigueur, et un principe dérivé de La Rose Pourpre du Caire, le récit, pur produit du cinéma indépendant américain, doit au fond moins à Woody Allen qu’à Charlie Kaufman (les scénarios d’Adaptation et d’Eternal Sunshine of The Spotless Mind). Pour un film qui, sous des dehors de feelgood comedy tournant résolument à l’aigre, parle de l’impossibilité de programmer la réussite d’une relation, fût-elle sortie d’un imaginaire, en même temps que du caractère profondément démiurgique de l’artiste, qui a pouvoir de vie et de mort sur ses créations. Tout cela compose un ensemble malin mais assez dépressif et maussade, sauvé in extremis par un final étonnamment crève-coeur.

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