Dernier weekend au Festival Up!

Wonders de la compagnie Side-Show © Razziphoto
Lisa Burek
Lisa Burek Stagiaire

Ce weekend, les artistes du festival Up! ont donné leurs dernières représentations des 12 jours de festival. Après avoir assisté aux spectacles Lento et celui du Cirque Inextrémiste, le weekend s’est terminé en poésie des corps et de l’esprit avec Cru et Wonders.

Cru et Wonders ne sont pas que du cirque. Les représentations flirtent avec les limites du genre, intégrant la beauté métaphorique de la danse contemporaine et soulignant l’expressionnisme d’un théâtre de l’absurde. Beckett les regarde. Pina Bausch les guette. Et le cirque prend un nouveau souffle artistique.

CRU de la compagnie Fet A Ma

« Cru », adjectif qualificatif: qui n’est pas cuit, que rien n’atténue, direct, violent, brut, réaliste, choquant. Le spectacle de la compagnie Fet A Ma réunit tout ça à la fois: la violence physique des corps qui s’expriment, le réalisme des idées qui s’y mêlent. Marta Torrents et Pau Portabella ne sont que tous les deux sur la scène nue du Théâtre Marni. Les deux artistes catalans, après leur formation au Lido de Toulouse, fondent la compagnie Fet A Ma, (« Fait à la main »). Le corps est donné en spectacle dans son rapport à l’autre, au couple. Marta se transforme en une poupée rigide que son compagnon porte et fait voler. La métaphore est violente, la performance physique. Et elle interroge, surtout. Quand l’homme semble manipuler pleinement cette poupée vide, celle-ci reprend vie, se confronte à lui. Qui a le dessus? Y a-t-il réellement un rapport de force? Qui porte qui? Le quotidien d’une relation est déversée sous nos yeux, dans la violence des chocs corporels, dans la douceur des regards portés l’un à l’autre. Et le rire, quoique jaune, conclura la fin de ces ébats. Parce qu’il faut en rire, après tout.

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WONDERS de la compagnie Side-Show

L’onirisme a toujours été source d’inspiration. Univers mystérieux, parfois effrayant, souvent attirant, il est l’insolite qui brouille le réel. Et Wonders en joue, tant sur le côté plastique qu’acrobatique. La compagnie Side-Show est d’ailleurs la rencontre de ces domaines: Aline Breucker, formée en scénographie à la Cambre, est passionnée des costumes, de graphisme, des décors. De son côté, Quintijn Ketels, diplômé de l’Esac, multiplie les expériences en acrobatie. Le cadre est tourné, puis retourné. Un homme marche sur le plafond… à moins que ce ne soit le sol. Et le décor prend vie tout au long de la performance: le fond noir est peint, puis repeint. Les papiers jonchent le sol, disparaissent, reparaissent. Le rêve n’a alors plus de limite: « Prends garde à ce dont tu rêves, parce que cela pourrait bien arriver », écrit la compagnie à propos. L’on pourrait alors donner autant d’interprétations que de spectateurs dans la salle. Ces papiers par milliers sont-ils les souvenirs d’une relation amoureuse? Les fenêtre de la ville dessinée sont-elles des lieux de mémoire? Qui est attiré par qui? Qui repousse qui? Qui est qui? La compagnie Side-Show réussi le pari de nous emmener dans son univers, qu’on le comprenne ou pas, qu’on s’y perde ou s’y dérobe.

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