Critique

Cosi Fan Tutte à La Monnaie

Pari dangereux. Deux types friment, persuadés que leurs fiancées sont fidèles. Pour le prouver, ils reviennent déguisés en étrangers, des Turcs à grosse moustache, s’échinant à draguer les filles éplorées, qui finissent par céder.

Pari dangereux. Deux types friment, persuadés que leurs fiancées sont fidèles. Pour le prouver, ils reviennent déguisés en étrangers, des Turcs à grosse moustache, s’échinant à draguer les filles éplorées, qui finissent par céder. Don Alfonso, instigateur cynique du jeu, tire les ficelles, louant le « carpe diem »… Cosi fan tutte est un drame joyeux et féroce sur l’infidélité des femmes (on attend toujours l’inversion des rôles…) et, au-delà, sur la vertu inutile. La mise en scène « événement » est signée du cinéaste Michael Haneke, qui accentue le cynisme de cette gaudriole, terminant sans « happy end » du genre, esquissant plutôt « les ruines de l’illusion ». Le décor, les costumes, le choeur sont sans intérêt, on s’accrochera donc à l’essentiel: un jeu de chanteurs/acteurs subtil, des arias déchirantes, avec la remarquée jeune soprano Anett Fritsch, tournoyante dans sa robe rouge écarlate, et quelques scènes de sofa à quatre accentuant le manège rocambolesque. Un opéra trop souvent coincé dans le léger que parvient à assombrir Haneke. Son vrai mérite.

JUSQU’AU 23/06 À LA MONNAIE. REPRÉSENTATIONS À GUICHETS FERMÉS.

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