Tomorrowland, compte-rendu d’une novice au pays des Mickeys EDM

© BELGA/Jonas Roosens
Marise Ghyselings Journaliste

Le festival le plus extravagant du pays déroulait son affiche électro ce week-end à Boom. Pour sa 12e édition, Tomorrowland n’a pas failli à sa réputation. Compte-rendu depuis le pays de la démesure.

À Boom, dans la province d’Anvers, c’est l’anglais qui prime. N’en déplaise à Bart De Wever. « Where are you from? » Avec 200 nationalités réunies, si vous n’arborez pas fièrement le drapeau de votre pays, l’accessoire fétiche du festival, les gens de Tomorrowland sont curieux. « From Belgium? You’re so lucky!« , nous dit un Indien qui a dépensé 860€ rien que pour le ticket du festival. Quand on aime, on ne compte pas…

Qu’ils viennent d’Inde, d’Australie, du Canada ou encore d’Israël, les 180 000 festivaliers sont prêts à vider leur portefeuille pour vivre cette expérience unique. Nénuphars géants, poissons cracheurs de feu, dragon sortant du lac façon Monstre du Loch Ness, le festival est avant tout un énorme parc d’attractions aux décors féériques. Le Disneyland des clubbers comme on le surnomme si bien. Pour sa 12e édition, The Elixir of Life, Tomorrowland n’a pas failli à sa réputation de festival de la démesure à la fois fascinante et effrayante.

Du côté de sa communauté, l’excès est toujours présent. Corps bodybuildés aux pectoraux bonnet B. Un peu plus loin dans l’alphabet pour les femmes, couvertes du strict minimum qui, 20 minutes avant la fin du festival, ont toujours plus de 100 pearls – la monnaie locale – sur leur bracelet. Les festivaliers offrent à eux seuls un véritable spectacle. Heureusement, il reste des festivaliers classiques (et fauchés) qui sont là pour la musique.

Parlons-en. Ce qui nous aura le plus surpris, c’est bien elle. Et positivement. Considéré comme la grande messe de l’EDM, Tomorrowland est bien plus que cela. Chaque amateur d’électro peut y trouver son compte. Répartis sur une quinzaine de scènes, 400 artistes animent les trois jours du festival dont les têtes habituelles: Guetta, pour qui la foule n’était pas au rendez-vous vendredi, Armin Van Buuren, Martin Solveig, l’encaker Steve Aoki. Mais aussi d’autres figures électro plus inattendues dans un tel décor: Vitalic, Nina Kraviz, Kollektiv Turmstrasse, A-Track…

Des belles découvertes sont également possibles, comme le jeune Throttle très souriant dimanche sur la scène Sound of Tomorrow. Membre de la grande famille Spinnin Records, il se démarque nettement du label avec sa house funky qui sent bon l’été. « Ils aiment tous les sons disco sur lesquels je travaille donc c’est vraiment cool de voir un label comme Spinnin Records se tourner vers des musiques plus groovy comme la mienne« , nous explique le jeune Australien. Âgé de 19 ans, il peut également être fier d’être le seul artiste qui a remixé le mythique September de Earth, Wind and Fire avec l’autorisation du groupe lui-même. Ce dimanche, Throttle a pu avoir un avant-goût de la Main Stage en accompagnant Oliver Heldens sur Waiting, leur collaboration de 4 millions de vues.

Malgré sa théâtralisation à outrance, Tomorrowland reste un incontournable de l’été belge qui pourrait convaincre les plus récalcitrants. À partir du moment où on le considère comme une expérience, avant un festival.

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