Critique | Musique

The Strokes – Comedown Machine

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

ROCK | Ce n’est pas neuf, il y a un problème Strokes. Depuis un moment maintenant, tout se passe comme si le groupe avait décidé de se saborder, avec constance et méthode.

THE STROKES, COMEDOWN MACHINE, DISTRIBUÉ PAR SONY. **

ROCK | Ce n’est pas neuf, il y a un problème Strokes. Depuis un moment maintenant, tout se passe comme si le groupe avait décidé de se saborder, avec constance et méthode. La faute à leur premier album, Is This It, sorti en 2001: son succès fulgurant, sa postérité, son importance pour le rock de l’époque auquel il redonna une certaine forme d’urgence. Depuis, les Strokes ont eu beau faire, leur musique a toujours été renvoyée et jugée à l’aune de ce premier essai, certes miraculeux mais pas révolutionnaire pour un sou.

Gosses de riches pourris gâtés, les Strokes ont donc décidé de casser leur jouet. Angles, leur album précédent sorti en 2011, avait ainsi été réalisé avec une décontraction et un sens de la glande aussi flamboyants que frustrants. Comedown Machine fonctionne sur le même principe, précédé par un premier single, One Way Trigger, qui cherche manifestement les ennuis avec ses airs de remix de Rabbi Jacob (à checker sur YouTube). Pendant près de 40 minutes, les Strokes passent ainsi leur temps à tester des choses, pour le meilleur et le plus souvent pour le pire, mélangeant plan 80’s, réminiscences disco (Welcome To Japan), et ballade ringarde (Chances). Le tout avec un détachement et un jemenfoutisme qui forcent l’admiration. Car c’est bien ça le paradoxe, et à vrai dire le génie d’un disque beau bizarre comme Comedown Machine: réussir à se faire aimer pour ses défauts et ses ratés plus que pour ses (maigres) réussites.

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