The Sound of the Belgian Underground: l’indé n’est pas mort

Pas de Deux, Miaux, Ssaliva et TG Gondard © DR
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Ce 26 janvier, l’Ancienne Belgique et Subbacultcha lancent The Sound of the Belgian Underground. Dix groupes à découvrir, en dehors des sentiers médiatiques balisés.

Au départ, il s’agit d’un morceau des Pixies. Subbacultcha est tiré de l’album Trompe le monde (1991), sorti à une époque où les Pixies étaient toujours considérés comme les branleurs magnifiques du rock alternatif US, un antidote à la soupe pop FM. Subbacultcha est d’ailleurs la version mâchouillée par Frank Black du mot subculture, sous-culture.

C’est aussi devenu aujourd’hui le nom d’un magazine gratuit et d’une plateforme indie. Elle a été lancée du côté d’Amsterdam il y a huit ans. Mais depuis septembre 2011, elle opère également en Belgique. Elle organise ce 26 janvier son premier festival The Sound of Belgian Underground à l’AB, nouvelle proposition d’une offre qui s’étend de plus en plus. Outre la publication du petit mensuel gratuit, tiré à 10.000 exemplaires, Subbacultcha organise en effet déjà régulièrement des concerts, des expos, des projections… L’idée? « Soutenir et mettre en avant une série d’artistes qui essaient d’amener du neuf, de faire avancer les choses, mais qui ne bénéficient pas toujours de l’attention des médias », explique Kasper-Jan Raeman, l’un des deux éditeurs en chef du magazine et programmateur de l’affiche du festival.

Subbacultcha a une caractéristique: il fonctionne sur le principe d’adhérents. Pour huit euros par mois, les membres de Subbacultcha reçoivent la publication, rédigée en anglais, et peuvent également assister à tous les événements que met sur pied la plateforme. « C’est une manière innovante de se financer et de promouvoir les artistes qui nous parlent. L’autre avantage est que ça lie davantage, cela crée plus facilement une communauté. Du coup, nos membres sont aussi nos meilleurs ambassadeurs: on constate par exemple que le bouche-à-oreille reste le meilleur système pour se faire connaître. »

Big in Belgium

On en revient quand même à la question de la semaine: l’underground existe-t-il encore? « C’est vrai qu’Internet permet aujourd’hui à tout le monde de se faire connaître, de créer sa propre vitrine. Pour autant, on constate quand même que certains réflexes demeurent dans les rédactions des médias « classiques ». Il y a par exemple cette approche chez les journalistes musicaux qui est encore fort centrée sur les maisons de disque. Alors que de plus en plus de sorties se font online, les médias bougent difficilement tant que le disque n’est pas arrivé sur leurs bureaux… » Un exemple? Le Liégeois Ssaliva (François Boulanger de son vrai nom, Cupp Cave dans une autre vie), cité par l’influent sorcier américain Daniel Lopatin (Oneohtrix Point Never), mais quasi absent dans les médias belges.

Il sera toutefois bien présent au Sound of Belgian Underground, bon plan d’une affiche qui n’en manque pas. « Parrainée » par Pas de Deux, héros culte de la scène pop non-sense belge du début des années 80, reformé pour l’occasion, la soirée proposera notamment la folkpop tropicale du Colisée, le r’n’b brumeux de TG Gondard, les rêveries piano de Miaux ou encore la coldwave « minimaliste » des Gantois de Maan. Tous les goûts sont dans l’underground.

  • THE SOUND OF BELGIAN UNDERGROUND, LE 26/01, À L’ANCIENNE BELGIQUE, BRUXELLES.WWW.ABCONCERTS.BE

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