Critique | Musique

Tá Lam 11 – Mingus!

JAZZ | Prolixe et dispersé, le saxophoniste, clarinettiste (basse) et flûtiste allemand Gebhard Ullmann nous offre ce qui est sans doute son meilleur album à ce jour.

TÁ LAM, MINGUS!, JAZZWERKSTATT JW 105 (CODAEX). *****

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JAZZ | Prolixe et dispersé, le saxophoniste, clarinettiste (basse) et flûtiste allemand Gebhard Ullmann nous offre ce qui est sans doute son meilleur album à ce jour. Le disque, signé pour la 3e fois Tá Lam, est devenu cette fois celui d’une formation comprenant 10 saxophonistes (et clarinettistes) flanqués d’un accordéoniste. Réunissant 11 compositions de Charles Mingus choisies parmi ses plus belles et significatives (Wednesday Night Prayer Meeting, Fables Of Faubus, Jelly Roll, Self Portrait In Three Colours, Nostalgia In Time Square, Reincarnation Of A Love Bird, etc.), ce disque ne se veut pas seulement un hommage au grand musicien afro-américain, il tend à démontrer la pérennité du génie mingusien à travers le temps et les générations mais aussi les transformations qu’a connues le jazz. Ullmann et ses compagnons ont, en effet, entrepris une recréation de la musique du contrebassiste et compositeur d’une incontestable originalité en la tirant vers leurs propres racines nourries de musique contemporaine et d’improvisations d’essence européenne. Le miracle est que, sortie totalement de la sphère du blues et du gospel qui semblait la constituer toute entière, cette musique reste vivante, toujours aussi pleine de beauté comme de colère et de révolte -mais à l’usage d’autres temps, d’autres lieux et d’autres injustices. Intelligemment arrangé, traversé par les solos les plus profonds, les plus incisifs et, surtout, les plus justes que nous ait offerts Gebhard Ullmann à ce jour, un disque qui grandit le saxophoniste autant qu’il magnifie à jamais l’immense Charles Mingus.

Ph.E.

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