Synrise, le nouvel opus de Goose, en terrains très synthétiques

A l’occasion de la sortie de leur nouvel album, « Synrise », Goose prend les manettes du Libertine/ Supersport, à Bruxelles, pour une big party. Et vous savez quoi? On a 50 x 2 entrées à vous offrir…

Courtrai. En face de la gare, un café fait le plein d’étudiants et autres jeunes en goguette. Derrière le bar, une porte, quelques fûts et un escalier en bois. On retrouve Goose au dernier étage du bâtiment. « En fait, c’est un ancien hôtel. On connaît le propriétaire, il nous a laissés occuper tout le niveau », explique Bert Libeert, l’un des quatre membres du groupe. Il faut bien ça: chaque pièce de l’étage est blindée de machines. Plus particulièrement des synthés, une obsession maison.

Goose, c’est un parcours volontiers atypique dans le paysage musical local. Comme tout bon groupe flamand, il y a bien le passage obligé par le Humo Rock Rally (vainqueur en 2002). Après, le cours des choses prend une tournure plus inédite. Pour son premier album, Goose trouve ainsi un deal avec Skint, le label de Brighton, celui de Fatboy Slim. Leurs connexions n’y sont certainement pas pour rien: dès le départ, les Courtraisiens bénéficient en effet du soutien de Soulwax. Il y a évidemment un parallèle à faire entre les deux groupes. Mieux: il n’est pas hasardeux de penser que les frères Dewaele ont servi de modèle à Goose. Notamment dans la manière dont ils ont réussi à intégrer leur feeling rock dans leurs set Dj (2 Many DJ’s).

« Au départ, on a démarré avec une formule de base: guitare, basse, batterie », se rappelle ainsi Bert Libeert. Pour Dave Martijn, les choses sont mêmes très claires: « Quand j’avais 16 ans, toute musique qui ne comprenait pas de guitares était forcément merdique ». Normal, à l’époque, c’est Nirvana qui fait hurler les baffles des chambres d’ados. Une dernière poussée de fièvre punk, rageuse, et on peut passer à autre chose. Car le vrai choc doit encore arriver. En 1997, Daft Punk sort Homework. Bardaf, c’est l’embardée… « Mickael (chant, ndlr) avait déjà ramené le disque des Rythmes Digitales. Mais avec Daft Punk, on s’est vraiment pris une grosse claque. On y a retrouvé toute une énergie et une excitation que l’on peinait de plus en plus à dénicher dans le rock. Il y avait encore des trucs super comme les Queens of the Stone Age. Mais là, tout prenait une autre tournure. » Il faudra bien en effet un jour l’admettre: plus encore que Nirvana ou même Radiohead, c’est aux deux Français que l’on doit le plus grand bouleversement musical de ces trente dernières années…

Made in 80’s

Bring It On, premier album de Goose, sorti en 2006, est donc frontal, direct, dansant. « Quelque part, on était un groupe de rock qui était jaloux des DJ’s et de l’effet qu’ils pouvaient avoir sur les foules, rigole Mickael. On avait envie de parvenir au même résultat. » En cela, le nouveau Synrise fait un pas de côté. « On a toujours envie de voir les gens bouger et réagir à nos concerts. Mais cette fois-ci, on a utilisé d’autres moyens. » Mais encore? « On a davantage mis l’accent sur les mélodies, ou les répétitions, en jouant davantage sur les accords mineurs. » Autre chemin, même effet: c’est tout le pari du nouveau disque.

Ce qui frappe cependant, c’est l’obsession de Synrise pour les sonorités des années 80. Pendant l’interview, Mickael reçoit un SMS: Words, premier single du nouvel album, est arrivé en tête du classement De Afrekening de Studio Brussel. A bien l’écouter, avec ses synthés eighties et son chant grave et menaçant façon Front 242, il aurait pu figurer à la même place 25 ans plus tôt. C’est l’époque, la revanche d’une décennie musicale qui a longtemps été décriée, la pire du siècle selon certains.

Ce retour de flamme est d’autant plus étrange que les jeunes gens de Goose étaient à peine nés à l’époque où The Human League ou Depeche Mode (époque pré-Violator) sévissaient dans les charts. « C’est vrai, explique Dave. N’empêche que cette musique était là, et qu’inconsciemment elle a pris une place dans notre paysage musical. A cet âge-là, votre oreille se forme. Y compris en chopant un tube de Harold Faltermeyer (la BO du Flic de Beverly Hills, ndlr) ou en écoutant la bande-son d’un documentaire animalier à l’école. Tout cela laisse des traces. »

A l’ancienne

Au bout du compte, Synrise est donc moins un album dance qu’un disque rock où les guitares auraient été remplacées par des synthés. Le meilleur des deux mondes? « On n’imagine en tout cas pas l’un sans l’autre. On a cette liberté aujourd’hui, autant en profiter », explique Dave. La pochette a ainsi été réalisée par Storm Thorgerson, connu pour son travail avec… Pink Floyd. Goose fait en réalité partie de cette génération de groupes dance-rock qui ont constitué leur culture électronique moins dans les clubs que dans leur chambre, à écouter certains albums déterminants en boucle.

On ne sera donc pas étonné de découvrir que Synrise a été réalisé à l’ancienne. « On bosse comme un vrai groupe, dans notre studio de répèt. Aujourd’hui, de plus en plus de musiciens travaillent seuls, chez eux, devant leur ordinateur. Nous avons besoin de nous retrouver autour de nos instruments. » D’où aussi une session de 6 semaines aux Jet Studios bruxellois, pour éviter le copier-coller et rester le plus proche d’un son live, bardé de synthés en tous genres. « On en achète pas mal d’occase, on regarde sur eBay, on suit des forums spécialisés, explique Dave. Une fois que vous tombez là-dedans, cela devient très vite addictif. »

Mickael désigne une monstrueuse machine à la typo cyrillique. « Ce qui est intéressant avec les claviers, c’est que leur design donne souvent une indication sur leur personnalité sonore. Ce synthé russe par exemple, assez carré, donne un son très crade, très agressif… » Régulièrement, le groupe dégote un nouveau joujou. Avec souvent une histoire à la clé. « Récemment, on en a trouvé un qui nous plaisait vraiment. Mais au dernier moment, le vendeur s’est rétracté. Il nous a dit: Revenez ce soir. Si je n’ai rien composé dessus cet après-midi, je vous le laisse. » Le propriétaire cherche toujours l’inspiration…

Goose, Synrise , distribué par !K7/Pias.
http://www.myspace.com/goosemusic

CONCOURSLe 25 novembre prochain, le Libertine/Supersport de Bruxelles fête le nouvel album de Goose. Le groupe se produira en DJ set avec d’autres invités de marques comme Mixhell ou Jamaica. Envie de vous éclater? Focus vous offre 50 x 2 tickets par ICI.

Laurent Hoebrechts

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