Critique | Musique

Sigur Ros – Kveikur

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

POST-ROCK | Le morceau initial semble confirmer les premières annonces concernant le 7e album de Sigur Ros. Brennisteinn s’ouvre par le bruit d’un micro grésillant sous la tempête, avant que des guitares en distorsion ne déclenchent l’orage qui menaçait jusque-là.

Sigur Ros - Kveikur

Le groupe post-rock islandais aurait donc bien viré sa cuti « ambient », et choisi d’explorer à nouveau des terrains plus escarpés et abrasifs. Une manière de se relancer alors que Sigur Ros a quitté son label historique pour signer chez XL Recordings, et qu’il a dû enregistrer le départ de Kjartan Sveinsson, multi-instrumentiste présent depuis 98, qui a pas mal pesé sur le son aérien développé depuis par Sigur Ros.

Kveikur n’est cependant pas l’oeuvre au noir pressentie. Le morceau-titre démontre bien un penchant pour la tourmente, mais même son bruitisme et ses percussions appuyées restent très « lisibles ». Ailleurs, un titre comme Yfirboro par exemple fait partie de ces paysages blancs et aériens que Sigur Ros a toujours tracés, ponctué par un climax bouillonnant qui embrasse plus qu’il n’agresse. A certains égards, Rafstraumur est même presque pop, mélodie béate et euphorisante qui aurait pu figurer sur le précédent Valtari. Sigur Ros aurait-il donc eu peur d’aller au bout de son idée, celle d’explorer un univers plus ténébreux? Ce n’est pas forcément plus mal. Kveikur sonne en effet comme un des albums les plus variés des Islandais. A défaut d’être le plus aventureux ou le plus novateur.

Sigur Ros, Kveikur, distribué par XL Recordings.

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