Rock Werchter J4 : Du pain et des jeux

Asaf Avidan © Koen Keppens
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Werchter, dernière ligne droite. Après 4 jours, quelle musique les oreilles sont-elles encore prêtes à célébrer ? Pareil de l’autre côté de la barrière : comment les groupes à l’affiche vont réussir à tirer leur épingle du jeu au milieu des 36 autres noms à l’affiche ?

Plus que jamais, les festivals de l’été sont devenus un circuit en soi. Une étape incontournable dans le programme de tournées des groupes, qui peuvent les enchaîner quasi au quotidien. L’offre ne s’est pas seulement multipliée, elle s’est aussi professionnalisée, et dans la foulée, uniformisée. Aujourd’hui Werchter, demain Rokskilde, et toujours les mêmes décors, hormis peut-être la marque des brasseurs qui changent sur les panneaux publicitaires.

Est-il possible du coup d’y trouver encore l’étincelle ? LE moment ? Ou en tout cas l’once d’authenticité qui osera pointer le bout du nez au milieu du rock’n’roll circus ? On y pense en passant devant la main stage où sévit Thirty Seconds To Mars, le groupe émo-rock de Jared Leto. A ce moment-là, sur scène, un homme en costume et muni d’une muselière tourne sur lui-même, attaché à un cerceau géant. Mais encore ? Un morceau plus tard, alors que Thirty Seconds To Mars a de nouveau quitté la scène, le même acrobate en smoking revient avec un compère, et se lancent dans un numéro de balançoire, multipliant les saltos en l’air. Perplexité et gros moment  » what the fuck ?  » du jour, pour le concert d’un groupe qui semble en avoir fait d’ailleurs sa spécialité.

Au même moment, l’Israélien Asaf Avidan joue un peu plus loin sur la scène du Club de Werchter. Avant d’entamer son méga-hit One Day, repris comme un seul homme par le public, il se rafraîchit le gosier. Il balance, cinglant :  » Regardez bien. Au milieu de tout ce bordel, c’est la chose la plus réelle que vous verrez au cours de cette journée : un homme qui boit de l’eau « . Ca et la voix du gars en question, organe extraterrestre qui mélangerait les hurlements de Janis Joplin et les couinements de Robert Plant, piqués à l’helium. Sur Hangwoman, l’effet est particulièrement spectaculaire, Avidan prêchant et mugissant avec une intensité qui ne laisse pas beaucoup de doute sur sa sincérité. Enfin…

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