La moyenne d’âge à Werchter est en hausse. En tout cas sur scène…
Sans le crash d’un avion privé qui a fait quatre morts et emmené son bassiste Travis Barker tout droit dans un service de grands brûlés (c’était en 2008), Blink-182 ne se serait sans doute jamais reformé. En tout cas pas de sitôt. Blink-182 n’a jamais volé bien haut. Et on l’a toujours pris pour ce qu’il était. Une bonne blague américaine (les plus courtes sont les meilleures) dont on rigole avant la chute. En même temps, son tube What’s my age again?, cette histoire d’un mec de 23 ans qui continue de se comporter comme un adolescent, c’est un peu la question du jour jeudi à Werchter. Le music business a pris un coup de vieux et le rock synonyme de rébellion adolescente, c’est pas celui qu’on se jette ici sous la cravate.
D’ailleurs, les scènes sont plutôt du genre interdites aux moins de quarante ans. Les vieux rappeurs de Cypress Hill ne sont pas devenus ponctuels (un quart d’heure de retard, c’est le tarif) mais ils savent encore retourner une Pyramid Marquee de laquelle s’envole de fameux relents de marie-jeanne. Entre les Insane In The Brain, I Wanna Get High et autre Hit From The Bong, les quatre Cypress, qui viennent de sortir un EP avec Rusko (mouai), font appel à la solidarité. « Si vous avez de la weed, envoyez, on n’a plus rien. » Message reçu 5 sur 5 et chapiteau en feu…
Garbage a pris davantage de rides et ne procure rien grand-chose d’autre qu’un petit plaisir nostalgique bien vite dissipé quand Shirley Manson, look de vamp provocante plus très sexy et aussi mal fringuée qu’une ado anglaise en route pour sa sortie du samedi, entonne un horrible morceau extrait de Not Your Kind of People (2012). Not my kind of music neither… Puis cet enchaînement Cypress – Blink – Garbage, on aurait déjà très bien pu nous le servir même heure, même endroit, il y a douze ou treize piges. Ca ne nous rajeunit pas. Eux non plus.
J.B.
