Réalité virtuelle: immersion dans les clips d’aujourd’hui

Whirling eye, The Kills © DR
Lola Contessi Stagiaire

The Kills jouent avec la réalité virtuelle dans leur dernier clip Whirling Eyes. Vidéos à 360 degrés, programmes interactifs, concerts en réalité augmentée: ces technologies séduisent de plus en plus le monde de la musique. Quand mélodie rime avec technologie.

En pleine tournée, The Kills cherchent le buzz avec un nouveau clip pour Whirling Eye, chanson de leur dernier album Ash and Ice. Un terrain désaffecté, une rue américaine, un parking vide, un roller club kitsch… Les deux rockeurs revisitent les clichés US. Passant d’un lieu à l’autre, se dédoublant, marchant en tous sens, ils font tournoyer le spectateur. Mêlant vue à 360 degrés et effets visuels délirants, la vidéo illustre parfaitement les visions évoquées par la chanson. Le groupe s’ajoute à la longue liste des artistes qui se sont laissés tenter par la dernière technologie en vogue: la réalité virtuelle.

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La musique en images

Depuis ses origines, le cinéma a tenté, dans sa volonté de représenter le monde le plus fidèlement possible, de s’adjoindre le son. Au début du 20e siècle, Gaumont crée avec ses phonoscènes le prototype du clip. Après les cinéastes, ce sont les musiciens qui se penchent sur cette alliance du son et de l’image. Des années 40 aux années 60, des shows télévisés et des juke-boxes expérimentaux associent à leur tour musique et image. En 1981, la chaine MTV entame son existence en diffusant Video Killed the Radio Star des Buggles et marque l’avènement du clip comme l’outil promotionnel privilégié de l’industrie musicale. Les clips ont permis aux musiciens d’élargir leur univers, apportant à la dimension sonore un complément visuel. Certains réalisateurs comme Chris Cunningham, Michel Gondry ou Spike Jonze ont élevé le clip au rang d’art, allant jusqu’à les rassembler dans des compilations afin de les vendre.

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L’air ne fait pas la chanson… L’adage n’aura jamais été aussi vrai sur le marché de la musique. Les airs et les rythmes accrocheurs ne suffisent plus au succès d’un groupe. Gorillaz en est la preuve. Dès leur premier single (Clint Eastwood), Damon Albarn, Jamie Hewllet et leurs nombreux artistes invités s’effacent derrière des personnages (2D, Murdoc, Russel et Noodle) pour former un groupe virtuel. Avec leurs clips d’animation, ils créent une nouvelle esthétique et elle fait fureur dans ce début des années 2000. A la même époque, Daft Punk fonde également le succès de sa house music sur une esthétique de l’anonymat. Après un démarrage porté par le tube Around the World et un clip réalisé par Michel Gondry, les musiciens décident de porter des casques futuristes lors de ses lives.

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À la recherche d’une réalité augmentée

Pour les besoins du marketing, les artistes sont donc à l’affut des nouvelles tendances et technologies. La dernière en date semble être la réalité virtuelle. Au stade expérimental depuis les années 70, portée haut par des multinationales comme Facebook, Samsung ou Sony, elle s’immisce petit à petit dans l’univers artistique. Elle trouve sa place dans des festivals de cinéma et des événements lui sont spécialement. Expérience, le premier festival du genre en Belgique se tenait en juin dernier à Bruxelles.

Tout le monde s’essaye donc à la réalité virtuelle. U2 et Muse, comme pour montrer qu’ils ne sont pas passés de mode, proposent des expériences de ce type aux internautes. Dans leur clip Heal Tomorrow, Naive New Beaters permet au spectateur de voyager dans un monde étrangement fragmenté, entre un studio de cinéma, une soirée habillée et un concert des plus étranges. D’autres artistes mêlent animation vidéo et réalité virtuelle. C’est le cas de Tyler Hurd, qui dans sa vidéo Old Friend permet à l’utilisateur d’un casque VR de danser avec des personnages imaginaires dans un univers pop et coloré. Björk, toujours à la pointe, s’est récemment lancée dans un projet artistique multimédia basé sur ces techniques. Pour accompagner son dernier album Vulnicura, une exposition itinérante et immersive part en tournée. De Sydney à Reykjavik, elle dévoilera progressivement les clips de ses dernières chansons. Les concerts en réalité virtuelle font également leur apparition. Deux géants de l’événementiel, Live Nation et Universal, ont signé cette année des partenariats avec des entreprises spécialisées. Les expériences de ce type sont encore rares et viennent parfois de là où on ne les attend pas (Adelaide Symphony Orchestra), mais devraient fleurir dans les prochaines années. Qui n’a jamais voulu assister depuis son salon au concert inaccessible de son artiste fétiche joué à l’autre bout du monde? Plus près de chez nous, les VR Sessions multiplient depuis un peu moins d’un an les mini-concerts en immersion chez des artistes belges « mais pas que ».

Mais la réalité virtuelle… Qu’est-ce que c’est? Elle vise à simuler la présence de son utilisateur dans un univers créé artificiellement. Elle tente donc de reproduire chez le spectateur l’impression d’une expérience sensorielle, qu’elle soit visuelle, tactile, auditive ou olfactive. On comprend mieux pourquoi elle attire tant les musiciens et leurs maisons de disques. Si les clips proposaient aux artistes une extension de leur univers musical, ces nouvelles technologies offrent à leurs spectateurs de véritables expériences. Face à l’écran de leur ordinateur, le casque vissé sur les oreilles, les utilisateurs sont directement impliqués. Dans les vidéos à 360 degrés, on leur laisse le choix du point de vue. Avec des casques de réalité virtuelle et des univers numériques plus complexes, ils peuvent se promener dans un environnement inédit. Dans cette optique, aller voir un concert équivaut à changer de dimension. Si on ajoute les programmes interactifs, qui permettent aux spectateurs de créer et modifier directement l’image par leurs actions, l’illusion est complète. L’auditeur se sent engagé, actif, ce qui favoriserait sa mémorisation selon des études récentes. Que l’immersivité impressionnante de ces images soit associée à la musique: voilà le grand rêve qui se cache derrière ces clips d’un nouveau genre.

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