RBMA (2) : Dancing with the machines

Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Les New-Yorkais ne parlent plus que de ça : l’arrivée en ville des City Bike bleus, l’équivalent des Villo bruxellois, des Vélib parisiens… A la Red Bull Music Academy, le sujet du jour est un peu différent.

Les New-Yorkais ne parlent plus que de ça : l’arrivée en ville des City Bike bleus, l’équivalent des Villo bruxellois, des Vélib parisiens… Le taximan se marre :  » Bullshit ! Si tu veux un vélo, tu peux déjà en louer un, 20 bucks a day. Les mecs vont vite s’amuser à les piquer. Et les flics se fatigueront pas à courir derrière (rires).  » David Byrne n’est pas du même avis. Dans le gratuit local, AMNew York, l’ex-Talking Heads (auteur des Bicycle Diaries) est nettement plus enthousiaste :  » Cela va ouvrir la ville. C’est le genre d’initiative qui change la topographie mentale que se font les gens de la ville ! « 

A la Red Bull Music Academy, le sujet du jour est un peu différent. La Daily Note, le quotidien papier tiré pour l’occasion, lui consacre 6 pages. Intitulé Dancing Among The Ruins, il revient sur une décennie de clubbing à New York : fait-il bon danser dans la Big Apple post 9-11 ? On a pu en avoir un petit goût lundi soir dans un petit club, près de Washington Square. Plutôt branché house et techno, le Sullivan Room la joue intimiste, genre de Charlatan gantois, à peine éclairé par quelques spots rouges. Ce soir-là, la programmation a été concoctée par Benji B, sur le modèle de ses soirées londoniennes baptisée Deviation. Vers 1h, l’endroit est déjà bien bondé. Dans le public, pas mal d’  » étudiants  » de la RBMA – l’un d’eux a pu inaugurer la soirée derrières la table de mix.

Juste avant, certains d’entre eux ont filé au Skirball Center de l’Université de New York. Devant un auditoire bondé, James Murphy, le cerveau de feu-LCD Soundsystem et du label DFA, y passaient littéralement sur le divan, interrogé pendant une heure, l’interviewer passant ensuite le micro au public. Où l’on a pu en apprendre un peu plus sur sa passion pour le café ; la fin de LCD Soundsystem ; l’importance d’un club comme le Plant Bar ; pourquoi il ne joue jamais de rappel ; ou encore comment, dès 3 ans, couché devant son frigo, il chantait devant les machines… Humour psy et autodérision garantis.

Le lendemain, le bonhomme est de retour, à l’académie-même, sur la 14e rue, dans Chelsea. Il y consacrera plus de deux heures, à expliquer aux étudiants comment enregistrer le son d’un kick drum, déplaçant et replaçant les micros, rajustant les caisses, préparant le terrain patiemment pendant de longues minutes, avant de finalement de… ne jamais rien enregistrer, préférant s’embarquer dans une longue discussion avec les  » académiciens « . Où même les sujets les plus techniques et nerdy – de la marque des compresseurs au choix de table de mix – deviennent passionnants. Avec une idée récurrente chez le Pr Murphy : lâcher pour un moment un moins le laptop, devenu le studio du XXIe siècle, monde infini de possibilités pour la jeune génération.  » Et ne me dites pas qu’investir dans du matos coûte cher. Avec la chute de la demande, il y a moyen de dégoter des trucs super bon marchés et qui donnent des résultats supers. En fait, on ne s’en rend plus compte, mais le matériel que vous portez dans votre sac à dos – ordi, i-phone – vaut déjà beaucoup plus cher ! « .  » En fait, vous êtes un romantique « , lâche Melmann, l’étudiant argentin. Bien vu.

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