Quel futur pour Couleur Café?

Dimanche 3 juillet, 20 heures, Patrick Wallens (à gauche) et Romeo Elvis, tout chaud après son concert de Niveau 4. © Philippe Cornet
Philippe Cornet
Philippe Cornet Journaliste musique

Gros coup de mou rayon fréquentation pour l’édition 2016 du festival mondialiste. Quel avenir, où et comment? Dimanche 3 juillet, 20 heures, le patron Patrick Wallens répond au quizz délicat.

Premières impressions?

Mine de rien, tout s’est passé en toute quiétude et zenitude, en toute sécurité, dans le calme et la paix, alors qu’on était une cible évidente. Vendredi a été un peu compliqué avec la pluie…

Premiers chiffres?

Depuis le 22 mars, on a rapidement eu moins 30% par rapport aux ventes de l’année passée, puis cela s’est réveillé un peu à la mi-juin et dans les derniers jours. On va arriver autour de 52.000 tickets vendus alors que notre équilibre financier était dans les 63.000. On peut attribuer cela à différents facteurs, Werchter, le climat sécuritaire général, le foot. Le bilan financier? On va rencontrer de grosses difficultés, surtout avec l’inconnue du site de 2017.

Prochain festival?

Là, le 3 juillet 2016, je suis incapable de dire s’il y aura encore un festival à Tour & Taxis en 2017: on a été quasi dans la perspective de déménager, et puis depuis quelques semaines, cela s’est réveillé au niveau de la Ville de Bruxelles et de la Région qui veulent discuter avec Tour & Taxis, voir ce qui est encore possible. On a une réunion la semaine prochaine avec Tour & Taxis et la Ville.

Exigences minimales?

Là, on occupe environ 120.000 mètres carrés -12 hectares- camping et backstage compris. Se pose la question de la superficie disponible mais aussi de la durée: que peut nous promettre Tour & Taxis alors qu’on aimerait tabler sur un projet à moyen terme, sur 5 ans ou plus? Il y a peut-être des solutions pour décentraliser le backstage ou le camping qui réduiraient l’espace nécessaire mais on a besoin d’un minimum de 6 hectares pour le festival-même.

Une révolution culturelle de CC est-elle au programme?

On se pose aussi des questions sur le concept et la taille de CC, tout reste ouvert, y compris réduire la dimension de l’événement ou organiser un jour de plus: gros point d’interrogation. Le lieu va être déterminant, s’il est réduit, c’est peut-être l’occasion de repenser un festival plus petit, avec moins de têtes d’affiche, ce qui ne nous déplait pas comme idée. Mais économiquement parlant, est-il imaginable de penser faire un festival comme cela aujourd’hui? L’enjeu de la réussite sera de redéfinir un concept: on a raconté une belle histoire pendant 25 ans autour de la tolérance, maintenant il faut sans doute en raconter une autre…Avec cette édition et des artistes comme Youssou N’Dour et Goran Bregovic, on a un peu redécouvert cet ADN-là et le public a répondu à fond. Le problème, c’est que dans ces musiques là, qui assume la relève? C’est peut-être un pressentiment mais j’ai l’impression de ressentir un intérêt nouveau pour la « world » et le phènomène percussions dont on avait soupé. Là, je vois une nouvelle génération qui découvre les Tambours du Burundi, le côté convivial, chaleureux, hors machines. Il y a une recherche de la bio-music (sourire). Le public doit se « réapproprier » le festival: on a pensé à une coopérative, que les gens se sentent impliqués au maximum. On travaille avec une quarantaine de consultants et on voudrait intensifier cela, l’idée de partage. J’abordais l’édition 2016 un peu lourdement mais comme chaque fois, la magie s’est installée: on est tous reboosté à fond, on a tous envie de continuer la belle aventure, personne n’a envie de lâcher le morceau.

Il est question d’un autre endroit, vert et prestigieux au nord de Bruxelles…

Oui (…) mais là, aussi, il y a un énorme projet immobilier en prévision et pas sûr que le voisinage soit possible.

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