Queens of the Stone Age au Cirque, comme sur des roulettes

Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Au Cirque Royal ce lundi, Josh Homme & acolytes confirmaient une fois de plus qu’ils sont un grand groupe sur lequel il faut compter. Compte-rendu en mode fan.

Nos excuses avant tout: nous avons perdu toute objectivité quant aux Queens of the Stone Age depuis belle lurette. Tombés dedans à l’époque de Rated R via les pages d’un fanzine montréalais (« Qu’est-ce que c’est que ce truc? Et qu’est-ce que ça fout aux côtés de Nickelback et Linkin Park? »), nous n’avons pu que suivre le groupe en mode groupie décérébrée tant chaque album, chaque morceau, chaque concert a su depuis se montrer incontournable à sa manière.

Le successeur d’Era Vulgaris a su se faire attendre. Six ans de silence radio, putain (non, une réédition, ça ne compte pas). Casting de rêve, teasing en diable. Et si …Like Clockwork n’a apparemment pas convaincu tout le monde à sa sortie (à commencer par notre collègue Julien Broquet, dont vous pouvez retrouver la chronique ici), on a pour notre part été séduit d’emblée: en se réinventant et évitant la répétition, les Queens of the Stone Age se sont définitivement assis comme grand groupe, auteur de grandes chansons. Et, en bonus, sachant particulièrement bien s’entourer, pour preuve les visuels quatre étoiles signés Boneface.

Noir. Crissements d’ongles ensanglantés sur six vitres géantes projetées en fond de scène du Cirque Royal. Vitres qui, bam!, bam!, bam!, bam!, bam!, bam!, se brisent tour à tour pour laisser place au groupe sur un Keep Your Eyes Peeled malsain à souhait. « Don’t look, just keep your eyes peeled », assène Josh Homme sur fond de basse martelée. Et la bar fight projetée derrière ne fait qu’enfoncer le clou plus profondément dans la plaie béante. À peine envoyé que ça castagne immédiatement sur Millionaire, sans doute l’un des morceaux les plus sauvages du groupe. Derrière, No One Knows prend des allures de chant de stade de foot (et n’a rien à envier à Seven Nation Army). Puis vient le single My God Is the Sun, porté par l’immense Jon Theodore (The Mars Volta, One Day As A Lion) qui a repris le rôle de Dave Grohl et Joey Castillo derrière les fûts.

Pendant l’heure quarante-cinq de gig, pas une seconde de répit. Même quand Josh passe au piano pour The Vampyre of Time and Memory, en guise de respiration cheesy, où la violence se fait émotive. Évitant le concert best of à tout prix, QOTSA envoie la sauce à grand renfort de tubes mais n’oublie pas de piocher dans les meilleurs morceaux d’albums. I Think I Lost My Headache et son riff déstructuré prend des allures cosmiques. Burn the Witch groove grave. Et avant le rappel, I Appear Missing nous fait verser une larme de plaisir: la classe américaine, plus que George Abitbol, ils l’ont, ils l’incarnent. Et ce n’est pas le coup de poing final en forme de pogo généralisé jusqu’au balcon sur A Song for the Dead qui prouvera le contraire…

SETLIST: Keep Your Eyes Peeled / You Think I Ain’t Worth a Dollar, But I Feel Like a Millionaire / No One Knows / My God Is the Sun / Turnin’ On the Screw / I Sat By the Ocean / The Vampyre of Time and Memory / I Never Came / If I Had a Tail / Little Sister / Burn the Witch / Kalopsia / I Think I Lost My Headache / A Song for the Deaf / I Appear Missing /// Rappel 1: …Like Clockwork / Go With the Flow /// Rappel 2: A Song for the Dead

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