Pukkelpop: Le résumé de la 3e journée

J3: Queens of the Stone Age © Caroline Lessire/Focus Vif
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

La famille QOTSA, un Portishead indémodable et un Darkside qui teste les limites de la dance music: le résumé de la troisième et dernière étape de ce millésime 2014.

BRNS. Club, 12h30. Ils incarnent à la fois leur époque et son antithèse. Le tout est dans tout sans oeillères, mariage libre des styles, débridé et décomplexé. Et l’intelligence qui fait souvent défaut aux groupes d’aujourd’hui. Atout qui leur permet de sortir de l’emprunt et des clins d’oeil pour se forger une identité propre et singulière. Les Bruxellois de BRNS, qui y vont de quelques phrases en néerlandais, montent en puissance. Pic de forme pour le lancement de leur disque à l’AB le 10 octobre? La critique du concert.

Sweethead. Marquee, 13h45. Toute la famille QOTSA est présente au Pukkelpop ce samedi. Avant madame Homme dans l’après-midi, c’est l’autre band de Troy Van Leeuwen qui est programmé en début de journée. Loin d’être mémorable par contre, Sweethead a à sa tête une barbie particulièrement antipathique qui ne fait rien pour sauver des morceaux déjà assez convenus à la base. Comme quoi il n’est pas interdit de jongler avec le meilleur et le pire.

Bill Callahan. Club, 15h25. Comme en février dernier à l’Ancienne Belgique, le singer, songwriter et poète d’Austin Bill « Smog » Callahan a éclaboussé le Pukkelpop de sa classe et de son timbre ténébreux. L’ancien mec de Cat Power est sans doute plus que jamais le fer de lance de l’Americana. Une Americana soignée et hypnotique qui n’a pas peur de sortir les guitares et de gronder. Le compte-rendu du concertLes photos.

Jake Bugg. Main Stage, 17h45. En partant enregistrer son deuxième album, le décevant Shangri-La, avec Rick Rubin à Malibu, le gamin de Nottingham n’a pas fait un choix des plus heureux. Confirmation sur une scène trop grande pour lui. Horizons perdus? La critiqueLe concert en images.

Jake Bugg
Jake Bugg© Caroline Lessire/Focus Vif

Uncle Acid and the Deadbeats. The Shelter, 17h05. La bonne surprise du jour. Après la demi-déception Kadavar de la veille, ceux-ci pratiquent un hard rock vintage et psychédélique particulièrement jouissif et efficace. Mur du son de guitares et harmonies à trois voix en option, envolées cavalières et solos baveux: conquis, on est.

Brody Dalle. Club, 18h40. Honnêtement, on y allait avec une demi-molle: celle qui fut leader des Distillers a décidément perdu sa fougue quand Josh Homme lui a passé la bague au doigt (cf. les fort décevants Spinnerette et Diploid Love). Sauf que la dame n’en est pas à un pied de nez près et décide de ne piocher (ou presque) que dans son répertoire punk digne des débuts de Hole, morceaux de bravoure de Coral Fang inclus. Claque inattendue.

Kelis. Marquee, 19h45. Arrivée sur scène avec une petite demi-heure de retard, le cordon bleu (elle est devenue chef, a lancé sa marque de sauce et intitulé son dernier album Food) a laissé un petit goût amer en bouche. Rien d’indigeste. Juste un manque cruel de saveur et d’émotion. Propre mais moins spicy que ses petits plats. Les photos.

Red Fang. The Shelter, 20h05. Ce samedi, les rockeurs sont bien servis. La preuve une fois de plus avec le stoner gras au possible des mecs de Portland. Dans l’art du riff à faire headbanger un mort, Red Fang excelle et martèle un max. La bonne grosse torgnole de la journée.

Darkside. Marquee, 20h45. C’est le combat de la guitare contre les machines. Union sacrée de l’électronicien Nicolas Jaar et du multi instrumentiste new-yorkais Dave Harrington, Darkside teste les limites de la dance music. Tout le monde se souvient de Dylan qui virait électrique au Newport Folk Festival. Darkside le fait sur le dancefloor. Ambiance de science fiction. Pink Floyd en boîte de nuit underground… Le triomphe du côté obscur. Le concert en images.

Darkside
Darkside© Caroline Lessire/Focus Vif

Queens of the Stone Age. Main Stage, 21h45. Bombardés en tête d’affiche après plus de quinze ans d’existence, Josh Homme et consorts ne peuvent s’empêcher de lâcher le gros show à l’américaine. Puisent dans le meilleur de leur catalogue (en témoignent les larges emprunts à Songs for the Deaf et Rated R) et jouent le tout avec une méticulosité sans pareil. Un concert en pilote automatique, aussi parfait que prévisible. Les photos.

Portishead. Marquee, 22h45. Un nouvel album ou du moins de nouvelles chansons sont-ils nécessaires pour justifier une tournée? Pas toujours. Sans l’ombre d’un « nieuw nummer », les parrains du trip-hop ont livré un concert cinq étoiles porté par la voix magnétique de Beth Gibbons. Projections arty, son puissant, set-list essentiellement partagée entre Third (2008) et Dummy qui fêtera ses 20 ans le 17 octobre (et fera l’objet d’une réédition). Beau et intemporel. Les photos du concert.

Buraka Som Sistema. Dance Hall, minuit. Wege Wege… Envahissement de scène au féminin. Gros sabots, grosse ambiance. Tandis que les premiers Pukelpoppers mettent les voiles, les Portugais de Buraka (nom de leur quartier natal, ghetto africain et gitan de Lisbonne) Som Sistema font remuer du popotin au son du Kuduro (le cul dur) dont la danse aurait, selon la légende, était inspirée par Jean-Claude Van Damme. Full contact.

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