Pukkelpop J3: BRNS, la fuite des cerveaux

Patine, leur premier album, fera suite à leur EP Wounds. © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Audacieuse et exploratrice, la pop de BRNS fait du pied aux Flamands. Là où le lettré Bill Callahan invite à s’évader dans son petit coin d’Amérique.

Pour la deuxième année consécutive, leur premier album même pas encore dans les bacs, BRNS a les honneurs d’un Pukkelpop. A midi et demi certes. Mais du Pukkelpop. Plus convaincants qu’au Micro Festival, plus ramassés aussi (40 minutes seulement, fâcheuse tendance du Pukkel au format court), BRNS a la pop bouillonnante et voyageuse, les morceaux à tiroirs et le goût des changements de caps. Même sans être fan de la voix de Tim Philippe, il faut reconnaître aux Bruxellois cette volonté d’exploser les cadres, d’arracher les étiquettes. De jouer avec les genres et les ambiances. D’insister, quand il faut et comme il faut, sur le côté percussif et plus expérimental de sa musique.

La sortie de son premier album est repoussée au 10 octobre, jour de sa date à l’ancienne Belgique, mais BRNS a un don. Celui d’embarquer l’auditeur, de le plonger dans son univers, de le faire frapper spontanément dans les mains. Avec Mexico, son tube, forcément. Mais aussi des extraits de Patine

C’est au Club aujourd’hui que se passent, et de loin, les choses les plus intéressantes. Notamment, avant de laisser la place aux femmes (Brody Dalle, St. Vincent et Anna Calvi), la visite du seigneur Bill Callahan. Quinze ans après son seul concert avec Smog au Pukkel, Callahan y défend son disque solo Dream River. Album (son quinzième studio) de l’année 2013 selon le Mojo. Le mec d’Austin a la classe et les couilles. La voix grave, chaude et rassurante. L’électricité opportune. America!, extrait d’Apocalypse, ou encore Spring et Javelin Unlanding comptent parmi les temps forts d’un concert haut de gamme.

Bill Callahan au Club.
Bill Callahan au Club.© Jef Boes/Knack Focus

Sur la Main stage, Jake Bugg a une gueule à la Justin Bieber (son jumeau maléfique) et des chansons de vieux cowboy. C’est en tout cas avec celles-là (Lightning Bolt en tête) qu’il a le plus d’allure. Bugg, 20 piges depuis février, fait partie de ces gamins ravivant les flammes du vieux folk, du blues et de la country. Dommage que son côté plus rock anglais, parfois oasisien et miles kanien, laisse aussi dubitatif que son deuxième disque.

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