Pukkelpop J3 – Au Revoir Simone: zen attitude

© Olivier Donnet

Interview express orientée festivals en compagnie des trois charmantes nanas d’Au Revoir Simone. Avant un concert quelque peu décevant dans le Club…

Au Pukkelpop, au beau milieu d’une affluence record de festivaliers braillards et imbibés, il arrive encore de faire de bien agréables rencontres. Samedi fin d’après-midi, rendez-vous était ainsi pris dans le Media Village avec les trois cailles d’Au Revoir Simone. Interview express, légère comme une robe d’été, en compagnie d’Heather, Erika et Annie, toutes trois au minimum aussi affables que charmantes. Ce qui situe quand même très haut le niveau d’affabilité…

On a la chance de vous voir pour ainsi dire chaque année en Belgique, parfois plusieurs fois même. Vous jouez beaucoup, comment se passent les tournées? C’est quelque chose de toujours aussi excitant pour vous, la vie sur la route?
C’est vrai que l’on tourne beaucoup en Europe, comme aux Etats-Unis d’ailleurs. En même temps, on n’arrête pas d’aller dans de nouveaux endroits. Nous étions par exemple en Grèce récemment et c’était vraiment quelque chose de très excitant de découvrir ce pays, d’y jouer notre musique pour la toute première fois.

Et puis, on a en quelque sorte trouvé notre rythme: pour trois semaines de tournée, on prend trois semaines de break, en gros. Cet hiver, on a fait une bonne pause, on a rechargé nos batteries, on ne peut donc pas dire que ce summer tour soit des plus épuisants. On n’en est pas non plus à tourner genre un an d’affilée sans s’arrêter comme Hot Chip. Sérieusement, quand tu vois ces mecs hors concerts, ils ont vraiment l’air fatigués (rires). Je crois que quand la vie dans un bus de tournée devient littéralement ton quotidien, alors là oui il faut vraiment se remettre en question. On a vraiment de la chance de pouvoir courir le monde comme nous le faisons: on est ravies d’avoir du succès chez nous à New York mais bon, on peut voir New York tous les jours (rires)…

Il n’y pas quelque chose de lassant dans le fait de jouer les mêmes chansons tous les soirs, d’être dans cette logique de la répétition?
On est très zen par rapport à ça, on essaie juste de donner le meilleur de nous-mêmes à chaque fois, d’être un peu meilleures chaque soir. C’est comme dans Karate Kid, que tu doives laver le sol ou frotter la voiture, tu dois toujours donner le meilleur de toi-même (rires). Il faut tendre vers le concert parfait, et ce n’est jamais parfait, mais le défi d’y arriver un jour reste excitant. Et puis, on adore nos chansons, d’ailleurs on les a d’abord écrites pour nous-mêmes, du coup on n’en a jamais marre de les jouer (rires).

Vous envisagez vos concerts en festival différemment de vos prestations en salle?
On vient justement d’établir la setlist pour ce soir. Parfois, c’est un peu compliqué en festival, parce que la plupart de nos morceaux sont très calmes et que l’attention des gens n’est pas à son top dans ce genre de contexte, et donc on essaie de faire quelque chose d’un peu différent, de plus direct. Les festivals sont idéaux pour découvrir de nouveaux groupes, juste se balader et entendre quelque chose que tu n’avais jamais entendu auparavant. En parlant de ça, on a la haine d’avoir loupé Caribou aujourd’hui, on va essayer de se rattraper en allant voir Yeasayer et Jónsi après notre show.

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Deux heures plus tard, les trois nanas investissaient la scène du Club pour un concert -miné, il est vrai, par des problèmes de son récurrents- en effet autrement plus calibré qu’en salle, perdant beaucoup en charme ce qu’il gagnait en relative immédiateté. Aucune trace, par exemple, de Through The Backyards, The Lucky One ou All or Nothing, petites merveilles de dream pop surannée, dans la setlist du jour. Si le chemin vers le concert parfait est peut-être encore long et pavé d’embûches, ces trois-là n’en possèdent pas moins un potentiel renversant. Foi de maître Miyagi.

Nicolas Clément, à Kiewit

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