Pukkelpop J2: In Goat we trust

Fat White Family © Olivier Bourgi
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Fat White Family recomposée, afro psychédélisme vaudou… Wablief?

« Ils sont plus laids qu’avant. Je pense qu’ils ont encore perdu des dents. » Affreux, sales et méchants, les Londoniens de la Fat White Family ne sont pas vraiment ce qu’on pourrait qualifier de gendres idéaux. Les mecs que tu rêves de voir dire oui à ta fille quand tu l’emmèneras à l’autel… Seraient déjà foutus de gerber sur sa robe de mariée. Avec leur rock crade et vicelard, ces dépravés fans de Mark E Smith, Charles Manson et des Monks sentent les cerveaux cramés et les ruelles à camés. Famille recomposée… On ne reconnaît pratiquement personne sur scène mis à part ce grand chanteur dégingandé et surexcité de Lias Saoudi. C’est le genre de trucs qui arrivent avec les groupes qui se foutent sur la gueule et se mettent la Colombie dans le tarin. Fat White qui avait eu le bon goût d’intituler son premier album Champagne Holocaust commence avec son tube Is It Raining in Your Mouth?, salope un peu son Cream of The Young. La déglingue comme on l’aime. Même si on peut se demander de quoi leur avenir sera fait.

Vaudou game… Vendredi soir, les trop rares Suédois de Goat (ils n’avaient jusqu’ici joué qu’une seule fois en Belgique: il y a environ un an à l’AB) ont soufflé la Wablief?!. Sortis des lointaines forêts suédoises, ces mystérieux rockeurs font bouillonner afrobeat, kraut et autres musiques psychédéliques dans leur chaudron magique. Les deux chanteuses/danseuses masquées semblent invoquer les esprits. Tandis qu’elles tournoient et ensorcèlent un public vite conquis, la machine à groove carbure avec son savant mélange de Can, Black Sabbath, Fela Kuti et autre Funkadelic… On se promène quelque part entre le désert malien, des bois scandinaves, le carnaval de Rio et une cave teutonne. Cette chèvre-là n’est définitivement pas faite pour les sacrifices. Du moins pour en être la victime. Goat parle aux fantômes. Goat danse avec les morts. Boy, You Better Run to Your Mama Now…

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