Pharoahe Monch, l’apanage de la hype

Troisième saison des incursions dans le disque dur de DJ Kwak. Cette semaine, Pharoahe Monch, Boiler Room, Uman, Quantic et bien d’autres au programme. In My Hard Drive S03E13.

Si l’exclusivité est l’apanage de la « hype », on peut dire que le concert de Pharoahe Monch a été d’une hype sans équivalent connue lundi dernier. À mon grand dam. Ca me met en colère, en fait. La faute à? J’ai bien mon idée, mais je la garde pour moi. Donner des leçons de derrière un écran, c’est chose aisée. De même que porter les attributs du Bboy et ne jamais se mouiller. Voilà un artiste à mon sens exceptionnel qui preste devant si peu de personnes. Un public conquis néanmoins. Pêchu et connaisseur. Heureusement.

Pêchu et connaisseur également, le public de cette Boiler Room exceptionnelle. D’habitude, je ne suis ça que de loin, gardant tout de même un oeil sur le programme. Et gardant en mémoire quelques soirées mémorables comme cette session reggae de David Rodigan avec Saxon Sound et Fatman. Commencer dans un réduit (véridique!) et devenir une franchise internationale en moins de trois ans: je dis « bravo » à l’équipe pour son sens du marketing. Et contrairement à d’autres, ils ne prétendent pas changer la culture mais simplement apporter leur pièce à l’édifice. Je n’aurais voulu, pour rien au monde, reprendre les commandes après ce set du légendaire DJ Garage, DJ EZ. Franchement chaud! Et faisant fi de la tendance du moment. Ce qui le rend encore plus adéquat.

Uman change de direction artistique, passant du reggae à une pop-rock de belle facture, toujours produite par son compère Simon dit Le Saint. L’album La tournée des grands ducs devrait arriver sous peu. Un album qu’il veut plus en accord avec le quarantenaire qu’il est devenu. Plus mature, plus écrit, un vrai second départ après vingt ans d’activité musicale. Bonne chance avec ce disque, bonhomme.

M’ont aussi bien plus ces deux dernières semaines, le hip hop de gangster de Ka sur fond musical jazzy, le nouveau Quantic (bien sûr), la bass music vitalisante de Rashad avec ses deux compères Moondoctor et FreshtillDef , la soul vaporeuse de la jeune anglaise Ego Ella May produite par le teuton Iamnobodi, et L‘Orange feat. Mr Lif & John Robinson (the last nova), un hip hop shooté au jazz des années 20 et 30.

Mon ami Mars B m’a glissé cette beauté. Alice Russell (avec The Decoders) qui reprend Minnie Ripperton, c’est beau comme imaginer les Diables Rouges en finale du Mundial.

Mon camarade Reedoo et moi-même avons enregistré un set la semaine dernière. Servez-vous, c’est cadeau.

Mes deux dernières émissions sont ici et là. Allons, je vous demande la route. Quoi que vous fassiez, faites-le bien. En vous souhaitant une excellente semaine.