Osman Martins, le mariage de la musique au football

Osman Martins en interview au Muziekpublique, le 12 mars 2014 © Thom P
Pauline Serrano Izurieta

Maître d’une petite guitare à quatre cordes nommée cavaquinho, le Brésilien transporte sa musique pleine de soleil aux quatre coins du monde. Encore trop peu connu ici, son spectacle Samba e Futebol, en lien avec la prochaine coupe du monde, pourrait changer la donne.

Nous avons eu l’occasion d’interviewer Osman Martins avant son concert du vendredi 21 mars au Muziekpublique, ABSL qui défend et promeut les musiques du monde au coeur de Bruxelles. Le musicien brésilien viendra y présenter son spectacle Samba e Futebol, où musique et sport se mêlent naturellement. Le projet souhaite transmettre, à l’aube du Mondial, l’ambiance dans laquelle ces deux disciplines vibrent avec la même passion chez les Brésiliens. Fort sollicité à travers le monde, le multi-instrumentiste fait partie des meilleurs musiciens de cavaquinho en Europe. Découverte d’un artiste qui s’est installé à Bruxelles depuis quelques années, mais nul n’est prophète dans son pays…

Vous êtes originaire du Brésil et vous jouez de la musique traditionnelle de votre nation. Pouvez-vous décrire votre univers?

Tout part de ma rencontre avec le cavaquinho. D’origine portugaise, il est en fait le grand frère du ukulélé. C’est au Brésil qu’il s’est développé et est devenu un phénomène, on en joue même dans des orchestres. On peut dire qu’il prend de l’ampleur au niveau mondial. Partout où les Portugais sont passés, ils ont laissé leur cavaquinho. C’est ainsi que chaque peuple s’est approprié cette petite guitare, en la modifiant légèrement et en l’accordant différemment. L’exemple le plus connu est celui du ukulélé à Hawaï. En dehors de l’histoire d’amour que j’entretiens avec cet objet, je joue d’autres instruments qui font bien sûr partie intégrante de mon univers: la guitare acoustique et électrique, des percussions de samba (au nombre approximatif de 35) et je suis aussi chanteur et compositeur.

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Comment êtes-vous tombé en amour avec cette musique? Le cavaquinho est-il, sans mauvais jeu de mots, une sorte de sport national?

Oui, c’est cela. Je pense que je suis né avec cette musique-là. A l’âge de huit ou neuf ans déjà, je jouais sur une petite guitare en plastique, un jouet vraiment. Cela fait à présent trente ans que je pratique l’instrument, car j’ai baigné dans cette atmosphère, cela m’a inspiré. Mon père était guitariste et mes frères sont aussi dans le milieu.

Est-ce que votre arrivée à Bruxelles a influencé votre musique? Comment avez-vous ressenti le changement géographique d’un point de vue artistique?

Je suis venu à la Capitale pour la première fois en 1988. C’était pour une période de trois mois, je jouais alors dans un groupe. Dès mon arrivée à la gare du Midi, la ville m’a bien plu. Ce n’est que quelques petites années plus tard que je m’y suis installé. Et m’y voici toujours! J’ai beaucoup appris ici, j’ai rencontré une multitude d’autres musiciens, même dans des genres différents. J’ai alors clairement évolué en ce qui concerne mon niveau musical. Bruxelles est un grand carrefour, un endroit stratégique où dans le centre, des tas de cultures différentes se croisent. Le statut de capitale européenne n’y est pas pour rien…

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Comment s’est passée votre rencontre avec Muziekpublique?

Ils m’ont contacté suite à un concert sur la Grand-Place auquel ils avaient assisté. Je jouais alors avec un groupe de musique berbère, un projet tout à fait différent de mon actualité. Ils m’ont avoué plus tard qu’ils me connaissaient par le bouche-à-oreille. Lors d’invitations de groupes brésiliens au sein de leur ASBL, les artistes ont demandé après moi, puisque j’habitais sur Bruxelles, etc. Ma réputation est en fait plus grande à l’étranger qu’en Belgique. Par exemple, je joue plus en France qu’ici. Il y a quelque chose de paradoxal là-dedans, mais les musiques du monde portent bien leur nom et ne se cantonnent pas à leur berceau. La Belgique est un petit pays, et assez centralisée autour de Bruxelles. La Capitale est aussi un lieu de passage, où rester s’annonce plus difficile.

A quoi peut-on s’attendre pour votre concert du vendredi 21 mars?

C’est en quelque sorte un apéritif à la coupe du monde toute proche. L’idée est, à travers le spectacle Roda de Samba Choro, d’illustrer que la musique et le football sont des disciplines toujours liées au Brésil. De l’équipe nationale, on dit qu’elle joue du « foot de samba », car il y a cette joie, ce rythme, cette souplesse technique… C’est autre chose que le foot traditionnel en occident, qui est carré. Mais en plus, quand il y a un match au Brésil, c’est évènement populaire, quelque chose qui est dans le sang. Je trouvais intéressant de créer ce pont dans un spectacle. En dehors d’une setlist bien établie, l’improvisation et des jam sessions auront toute leur place lors de la soirée. Car la spontanéité et le feeling sont aussi des caractéristiques essentielles de mon monde, de la musique et du football brésiliens. Des jongleurs de foot ainsi que des images d’archives viendront agrémenter le concert. L’incontournable Pelé, et bien d’autres qui ont créé un style, des gestes footballistiques feront partie intégrante de la soirée placée sous le signe de la fête.

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