On a testé pour vous: Couleur Café 2010

© Philippe Cornet

Cela tient presque du pèlerinage. On connaît le chemin par coeur, le canal, les pavés, les hangars, les quais de débarquement… La saison des festivals est ouverte, et comme chaque année, c’est à Couleur Café de lancer le bal. Un Couleur Café full options, soleil compris: que demander de plus?

En tête d’affiche, il y a le Supreme, NTM dans la place, à la fois héros et bad boys, champion hip hop et performer rock’n’roll. Un poil en dessous, Kool Shen et Joey Starr? Franchement, cela ne s’est pas vu. « Tout n’est pas si facile, tout ne tient qu’à un fil ». C’était vendredi, sur le site de Tour & Taxis, à côté d’une série d’autres réjouissances musicales, entre coup de coeur et coup de mou.

TOP

1. L’entrée en scène de Ben l’Oncle Soul. Venu de nulle part (Tours, c’est dire), Ben l’Oncle Soul débarque en mode poids sauteur, prenant le public à bras-le-corps, balançant directement son tube – sa reprise du Seven Nation Army des White Stripes. Lui, noeud pap, chapeau, petites lunettes. Ses deux camarades choristes, cravates, casquette, petit gilet sans manche. La classe vintage pour un excellent moment de soul retro, genre revue Stax, en anglais et français dans le texte. Y’a bon.

2. NTM plugged. A Forest, la formule NTM avec groupe n’avait pas totalement convaincu. Ici, le duo a trouvé le bon équilibre, en resserrant à un band basse-guitare-batterie et trois choristes. De quoi faire décoller un morceau comme Pose ton gun, par exemple.

3. Papa Wemba quand même, encore et toujours l’un des papes de la musique congolaise. Le Congo indépendant a 50 ans. Lui 61, et une petite-fille qui vient le rejoindre sur scène pour chanter du Otis Redding. Ambiance famille, relax, où la star s’excuse de ne pas avoir bien chanté tel morceau. Touchant le Papa.

4. La formule magique de Rodrigo y Gabriela. Ou comment occuper la scène titan, à deux, uniquement armés de guitares acoustiques. On a beau connaître le truc, la performance du duo Mexicain reste impressionnante.

FLOP

1. L’écran Coupe du monde. Impossible de lire le score, de suivre les combinaisons de Shantel et son Bucovina Club Orkestar, de reconnaître le choristes de Diam’s. Même au café d’en face, l’image du match de vendredi soir était de meilleure qualité. En même temps, tant que l’Espagne passe en huitièmes…

2. Ska P. C’est nous ou…? Y a les tatoos, les crêtes d’iroquois, les bermudas trois quarts, les cuivres qui claquent, et la batterie à deux vitesses. Les chopes volent, « el pueblo unido… » entonné après un demi-morceau, tout ça… Dans le meilleur des cas, Ska P creuse un genre. Dans le pire, il se contente d’enfoncer (généreusement et joyeusement, on ne peut pas leur retirer ça) autant de portes ouvertes. OK, c’est nous…

3. Les White Stripes. Premier jour de festival de l’été, et on a déjà entendu pas moins de trois fois Seven Nation Army: chez Ben l’Oncle soul, Diam’s, et dans une sono du coin. D’accord c’est la coupe du monde, le chants de supporters, tout ça. Mais pleaaaaaaase…

4. Le sandwich chorizo-mayonnaise sur le coup de 2h. Aurais pas dû…

Laurent Hoebrechts

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