Nuits Bota: Mulatu Astatke, l’heureux ambassadeur du jazz-éthiopien

Mulatu Astatke © Asaf Antman - CC
Lisa Burek
Lisa Burek Stagiaire

L’artiste septuagénaire Mulatu Astatke était au Cirque Royal ce vendredi 23 mai. Le jazz éthiopien n’a jamais eu d’ambassadeur aussi sincère que cet homme aux multiples horizons. Il est grand, Mulatu.

Parler d’un artiste comme Mulatu Astatke n’est pas chose aisée: par où commencer, que piocher dans l’oeuvre gigantesque du multiinstrumentiste éthiopien? Il faut sans doute capter, dans cette frénésie créatrice, la « marque » Mulatu: celle d’une musique hybride que le jazz, la musique noire américaine, le hip-hop, le funk et le rythmes latinos chaleureux envahissent de toute part.

Mais Mulata Astatke n’est pas de ces artistes que le succès prend au berceau. Né en 1943 dans la ville de Jimma en Ethiopie, Astatke a d’abord commencé des études de sciences. Vite rattrapé par la musique et son talent de multiinstrumentiste, il ira se consacrer entièrement à cet art au Trinity College de Londres après ses 16 ans et fut le premier étudiant africain à intégrer le fameux Berklee College of Music de Boston dans les années 60. C’est sans doute avec cette effervescence et ses nouvelles influences que le génie s’est abreuvé comme il le fallait. La suite s’accélère. Les Etats-Unis, les rencontres (Duke Ellington), les concerts, les collaborations artistiques, les films… Jim Jarmusch ne restera d’ailleurs pas insensible à cette musique du monde que les cadres ne contiennent pas. Il demandera à l’artiste de faire la BO de son excellent Broken Flowers sorti en 2005. Beaucoup le (re)découvriront alors grâce à ces compositions pour le film. Et c’est tant mieux.

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Sur scène, Mulatu sait s’entourer: 7 autres (excellents) musiciens accompagnent l’artiste – James Arben (saxophone, clarinette basse, flûte), Byron Wallen (trompette), Danny Keane (violoncelle), Alexander Hawkins (piano, clavier), Richard Olatunde Baker (percussions), Tom Skinner (batterie) et Neil Charles (basse). À tour de rôle, ils feront vivre aux spectateurs une véritable expérience de scène avec leurs exquis solos enjoués, mélancoliques, excitants, amusés, nostalgiques. On n’a plus vraiment l’impression d’être au Cirque Royal, entouré de ces 2000 personnes. On s’assied là avec Mulatu, dans la chaleur d’un appartement, les yeux dans les yeux, et la musique qui emplit la pièce, tout entière. Ou sur une terrasse un de ces soirs d’été, avec cette douce ivresse qui plaque un sourire amusé sur les visages. Les morceaux iront de la fameuse BO de Brokens Flowers jusqu’à son dernier album, Sketches of Ethiopia, véritable retour aux sources aux contours traditionnels réinventés.

Ce soir-là, Mulatu nous aura fait voyager. Merci.

Retrouvez un extrait live en vidéo ci-dessous.

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