Nuits Bota: Femme fatale et Mango chicks

Chapiteau, le 13 mai 2016 © Olivier Donnet
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Vendredi, les Nuits entamaient le gros de leur programmation avec une affiche résolument pop et dansante du côté du Chapiteau: La Femme, Fùgù Mango, Bon Voyage Organisation et Joy As A Toy.

C’est qu’elle nous avait manqué, La Femme. De tous les festivals de 2012 à 2014, soit autour de la sortie de leur explosif Psycho Tropical Berlin, les franchouillards avaient disparu des radars jusqu’à il y a quelques mois et la sortie du nouveau single Sphynx et son clip flippant. De quoi annoncer un nouvel album qui devrait arriver, si tout va bien, à la rentrée.

Soit. Pour mettre le festivalier en jambes, le Bota a programmé les Bruxellois de Joy As A Toy en ouverture, dont on n’avait pas de nouvelles depuis un moment non plus. Et force est de constater qu’avec l’âge, la bande à Gil Mortio s’est assagie: plus pop, moins foutraque que ce qu’on a connu d’eux par le passé. Remplacé ce soir (?), on imagine que le batteur habituel du groupe, JP De Gheest, fricotait avec Mark Lanegan, qu’il a rejoint sur la route il y a quelques années déjà, excusez du peu. Suite des événements avec un nouvel album, Mourning Mountains, à paraître cet été chez Humpty Dumpty.

Les Parisiens de Bon Voyage Organisation, signés sur le label de La Femme, Les Disques Pointus, faisaient suite sur scène sans pour autant nous marquer durablement. Soit une électro-disco de bonne facture, mais au décalage peut-être un peu trop prononcé. Pour preuve le duo en frontstage: d’un côté, une choriste en mode 70’s kitsch, hyper habitée, de l’autre un cliché de rockeur parisien, perfecto-lunettes-j’m’en-foutiste. Mettez-vous d’accord les gars. Ca balance mais c’est un peu chiant, quoi.

Par contre, du groove, Fùgù Mango en a à revendre et on le sait bien. Libérés des choeurs de Binti, mais aussi de leur batteur habituel, parti vers de nouveaux horizons, les ex-Bikinians maîtrisent pourtant toujours leur mix singulier de pop et d’afrobeat et étaient présents aux Nuits pour la troisième année consécutive. Avec de nouvelles sonorités électroniques apportées au set, on pense de plus en plus souvent à Peter Gabriel. Et quelques gimmicks eurodance pour saupoudrer le tout de second degré. Ca joue, ça transpire, tous les clichés sont hyper assumés: bref, on danse dans le public. Manquerait juste un brin plus de folie ou de décontraction pour que le cocktail soit parfait.

Le gros morceau de la soirée était donc réservé à La Femme. Qui aura présenté, pour le coup, cinq nouveaux morceaux tous horizons. Du bon et du moins bon, s’essayant au rock à la Dutronc par moment, singeant Plastic Bertrand par d’autres. Outre ces essais, qui méritent sans doute d’être un peu plus rodés en live, les six Parisiens ont rappelé qu’ils ont plus d’un tube dans leur sac. Les instantanés surf (It’s Time to Wake Up), le minimalisme pop (La Femme ressort), le yéyé/cold wave (Nous étions deux), et surtout les hymnes disco sautillants (Antitaxi et Sur la planche) auront vite fait de nous transporter à nouveau en adolescence. Je ressens des sensations…

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