Non, Spotify n’a pas d’impact négatif sur les ventes de disques

Taylor Swift © EPA/Facundo Arrizabalaga
Kevin Dochain
Kevin Dochain Journaliste focusvif.be

Une étude montre que les revenus de l’industrie du disque n’ont pas baissé depuis l’arrivée des services de streaming. Et si Taylor Swift se trompait de cible?

Spotify est-il bon pour l’industrie du disque ou lui coupe-t-il l’herbe sous le pied? La question revient en permanence et le streaming a ses partisans comme ses fervents opposants parmi lesquels Thom Yorke et Taylor Swift font bonne figure.

Une étude récente, menée par deux économistes de l’Université du Minesota et de l’Institute for Prospective Technological Studies de Séville, vient mettre à mal le discours de tous les anti-Spotify. En comparant les revenus de l’industrie dans les pays où le service de streaming a récemment été implanté à ceux qui n’y ont pas encore droit, les auteurs de l’étude ont calculé que le revenu global récolté au final par les labels n’a pas changé. C’est clair et net: ceux-ci ne gagnent pas moins d’argent, et n’en gagnent pas non plus davantage.

L’étude montre que Spotify semble avoir réduit significativement le piratage, mais aussi que le streaming a accaparé une partie des revenus des ventes digitales. Exit l’achat unique de morceaux via iTunes & co, bienvenue aux écoutes multiples en streaming. « Au vu des revenus actuels via la vente de morceaux (0,82$ par vente) et du payement moyen reçu par écoute en streaming (0,007$ par stream), expliquent Joel Waldfogel et Luis Aguiar dans leur étude, nos estimations montrent que les pertes sur les ventes sont grosso modo contrepesées par les gains relatifs au streaming. En d’autres mots, notre analyse montre que le streaming semble être neutre pour l’industrie de la musique enregistrée, du point de vue des revenus. »

Il ne s’agit bien sûr là que des données d’une seule étude, et comme celle-ci l’admet, « il n’est pas prouvé qu’un équilibre dans les revenus est un signe de succès ». Quoi qu’il en soit, si les chiffres sont vérifiés, et que l’industrie du disque gagne bien des sommes similaires à avant, c’est qu’il serait temps de penser à fouetter le bon chat…

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