Les Citizens! se mettent (aussi) au clip interactif

Le nouveau single Lighten Up de Citizens! vient d’être dévoilé. Pour l’occasion, les anglais ont décidé

de réaliser un clip interactif disponible sur leur site Internet. Zoom sur une tendance lourde.

Le Web est-il en train de cannibaliser les petits écrans? Web séries, films en streaming, rediffusions… Ces exemples parlent d’eux-mêmes: la consommation des biens culturels est en pleine mutation. L’industrie musicale s’y met aussi avec la création de clips interactifs.

Le groupe Citizens! est sur le point de revenir sur les devants de la scène au printemps 2015, et pour fêter ça, il a confié au réalisateur Focus Creeps la création d’un tout nouveau clip pour le premier single de leur album, Lighten Up. Si une version traditionnelle de ce clip existe pour la télévision et YouTube, c’est sa version interactive qui attire notre attention.

C’est battant le rythme sur son clavier qu’on choisit le déroulement du clip. Plus le rythme est soutenu, plus les images sont belles, représentant les meilleures instants du groupe. Si vous arrêtez de taper le « beat », la vidéo se fond cette fois vers des images plus mélancoliques. Le concept est chouette et permet de mobiliser les fans du groupe. Le nombre de battements et de « frappe sur le clavier » est, en effet, comptabilisé sur le site et plus il augmentera, plus les fans découvriront des vidéos inédites sur le groupe. Pour essayer par vous-même, cliquez sur ce lien pour découvrir les deux versions du clip.

Un concept qui a déjà fait son chemin

Si l’expérience est nouvelle pour les Citizens!, les clips interactifs, eux, ne sont pas récents. Depuis le début des années 2000, les programmateurs s’amusent avec les images, les vidéos et les animations. Une des premières artistes à proposer un clip de ce genre, uniquement sur le Net, c’est Björk. Associée à des graphistes, elle propose de découvrir son morceau Pagan Poetry en jouant avec des formes et la souris.

Si le clip peut sembler aujourd’hui un peu basique, la qualité des vidéos, à l’instar de l’informatique, a rapidement évoluée. En 2009, par exemple, Placebo sort un clip au graphisme étonnant pour leur titre The Never-Ending Why. Voici la version « classique » ci-dessous pour en avoir une idée.

Trois ans plus tard, les Red Hot Chili Peppers commandent eux-aussi un clip interactif. Sans doute vous souvenez-vous du clip vidéo de Look Around, qui donnait l’impression d’être dans un grand cube qui pivotait pour découvrir différentes pièces, avec dans chacune d’elle un des membres du groupe jouant de son instrument. Le clip interactif propose la même chose, sauf que c’est vous qui décidez si le cube pivote vers la gauche, la droite, l’avant ou l’arrière. On peut aussi découvrir des informations inédites en cliquant sur des liens cachés dans la vidéo.

En 2013, les Arcade Fire s’associent avec Chrome Experiment pour réaliser deux versions du clip de Reflektor. C’est Vincent Morisset qui signe cette vidéo interactive hors du commun. Le webdesigner a imaginé une interaction entre les smartphones et tablettes et l’écran d’ordinateur, provocant des changements dans l’image. Seul hic à cette production, c’est qu’elle n’est visible que sur Google Chrome.

Le making-off de Just a Reflektor

Plus récemment, c’est le clip de Pharell Williams qui a fait le buzz avec Happy. Ici, le clip interactif est un peu différent. Il s’agit d’une vidéo qui dure une journée entière, soit vingt-quatre heures non-stop de personnes dansant, dans les rues de Los Angeles, sur le morceau dans sa version (très très) longue. L’interactivité se situe ici dans la capacité de remonter ou accélérer le temps, aussi longtemps qu’on le veut.

Pour finir, le dernier exemple en date est Ink de Coldplay. Dans ce clip, vous êtes invités à jouer les héros. L’internaute décide comment l’histoire se déroule. Prendre le chemin à gauche plutôt que celui de droite? Une forêt de ronces ou un sentier sinueux? S’envoler ou rester au sol? C’est vous qui êtes l’acteur de ce voyage dans un tout nouveau monde graphique.