Les Ardentes : Vald, le branleur magnifique

Vald, et une story Instagram de plus © Olivier Donnet
Laurent Hoebrechts
Laurent Hoebrechts Journaliste musique

Jeudi, les Ardentes ont ouvert leurs portes, avec une première journée sold out. Avec notamment Vald pour allumer la mèche hip hop.

C’est ce qui s’appelle démarrer en fanfare. Au moment d’ouvrir leurs portes, les Ardentes édition 2018 avaient écoulé tous leurs pass 4 jours. Pareil pour les tickets de la journée de jeudi et samedi. Ça part donc bien, sous le soleil et la poussière, directement à fond les ballons, sans vraiment de round d’observation. Faut dire que cette première journée est peut-être la plus cohérente du festival, avec une affiche qui peut se lire comme un grand who’s who du rap francophone qui cartonne. Sûr que les uns et les autres se sont déjà échangé leurs numéros, voire plus : Kalash qui feat avec Damso (Mwaka Moon) qui feat avec Vald (Vitrine) qui feat avec Damso qui joue avec JoeyStarr (le clip de Tueurs). Sans que cela ne se traduise jusqu’ici sur scène…

Soit. C’est un peu une (certaine) B.O. de l’époque, en tous les cas générationnelle, qui s’est donné rendez-vous à Liège. Suffisait de voir l’ « enthousiasme » déclenché en fin d’après-midi par Vald. Enfin voir… On s’entend. Vu la foule, impossible d’avancer plus loin que la tour de régie (déjà fort éloignée). Même de là, il faut deviner le rappeur derrière le nuage de poussière qui se forme dès les premières secondes, au-dessus de la foule. En vrai, c’est le grand n’importe quoi. Mais pour être honnête, cela colle assez bien avec le personnage. L’outrancier, le décalé, la toomuchitude, le bonhomme adore ça. Vald a beau être devenu depuis l’album Agartha, et surtout son récent Xeu, un tout gros vendeur du rap français, il reste fidèle à ses principes de branleurs magnifiques. En deux tubes, le récent Deviens génial et l’inaugural Bonjour, le souk est mis (et bien mis). Sur Eurotrap, une ligne est même creusée dans la foule pour envoyer les plus acharnés en enfer. Mais cela ne calme personne. Entre second degré gogol et sentences plus existentialistes, Vald se contente d’appuyer sur la touche banger. Gueulant comme un démon, il rappe comme un « possédé » – mais évite de vraiment chanter (Meilleure amie). On ne va pas dire que cela fait un grand concert. Mais bien un moment, qui permettra de nourrir la story Instagram du jour (« C’est bon, tout le monde a allumé son smartphone », s’assure-t-il). Quand, en toute fin de concert, il dégaine ce qui est devenu sa chanson-signature, Désaccordé, on a l’impression d’avoir assisté (déjà) à un grand best of, illustrant bien l’esprit du rappeur (sans le résumer tout à fait). Premier gros boxon du week-end…

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