Les Ardentes J3: le modfather, les droogies et l’Iguane

The Hives © Olivier Donnet
Julien Broquet
Julien Broquet Journaliste musique et télé

Samedi soir, Iggy Pop et surtout les Hives ont foutu un beau petit boxon en bord de Meuse. Funtime.

C’est peut-être pas toujours dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. D’ailleurs, avec ses habitudes de vieux punk, il doit sans doute cracher dedans. N’empêche qu’Iggy Pop, du haut de ses 68 ans, est un exemple à montrer dans toutes les bonnes maisons de retraite. Il a beau avoir passé l’âge de la pension, l’Iguane continue de donner la leçon. De se contorsionner le torse nu et les cheveux au vent comme dans le bon vieux temps. Même sans ses Stooges (dont il ne reste plus grand-chose), papy Osterberg reste sacrément fringant. No Fun, I Wanna Be Your Dog, The Passenger, Lust for Life… En un quart d’heure et quatre morceaux, le vieux s’était déjà mis les Ardentes en poche. Après pareille entrée en matière, ça devenait forcément compliqué mais 1969, Real Wild Child et Nightclubbing faisaient encore leur petit effet.

Avec dans un coin de la tête le four que s’était pris il y a quelques années sur la grande scène un groupe indie comme Pavement, puis aussi leur prestation assez tristounette de Dour l’an dernier, on s’inquiétait un peu pour The Hives. Les voies du rock sont impénétrables. Affûtés, survitaminés (et probablement dopés), les Suédois ont fait plaisir à voir et retourné le festival comme un fétu de paille. Emmenés par l’arrogant, théâtral et remonté Howlin’ Pelle Almqvist qui raconte toujours autant de conneries mais reste un frontman comme on n’en fait plus, les Scandinaves aux allures de droogies ont enchaîné les tubes avec une remarquable force de frappe. Walk Idiot Walk, Main Offender, Die, All Right!, Hate to Say I Told You So… Les temps sont flous. Les gens sont fous. On a rarement vu le rock convaincre autant de monde aux Ardentes… Tim Burgess, déguisé en Connan Mockasin, à la tête de ses Charlatans et le Modfather Paul Weller avaient laissé des impressions plus mitigées. Mais ça fait du bien de se dire qu’en 2015, le rock peut encore bouger les foules. Que le petit cul d’Iggy peut rivaliser avec celui rebondi de Nicki. Tout n’est pas perdu…

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